Au moment où la plupart des partis politiques sont en proie à des déchirements internes, comme le FLN et le RND, pour ne citer que ces deux béquilles du système, au sein du parti des travailleurs, pour le moment épargné par les querelles fratricides, c’est la montée au front.
Samedi Louisa Hanoune, a réuni son bureau politique pour parler des affaires de corruption qui font les manchettes des journaux. Devant la presse qu’elle a conviée à cette réunion, la première dame du parti des travailleurs a appelé à « des réformes politiques urgentes » de façon à rendre possible la lumière sur ces affaires de corruption.
Mais en attendant cette réforme, qui ne peut se faire du jour au lendemain, la première dame de parti des travailleurs veut dans l’immédiat des mesures coercitives contres les personnes dont la responsabilité est avérée et établie. “la lutte contre la corruption exige un courage politique et des décisions révolutionnaires”, estime t-elle en insistant sur l’urgence à renforcer les pouvoirs de la Cour des comptes, une institution qui donne l’impression d’assister passivement à l’explosion exponentielle de ce phénomène qui a touché tous les étages de l’administration algérienne.
Sonnette d’alarme

Mais pour ne pas se mettre en porte à faux avec le président de la République, qu’elle s’interdit de tacler, Louisa Hanoune, prédit que « les mesures audacieuses » qui seront prises vont bénéficier d’un soutien populaire inconditionnel”. A ce propos, Louisa Hanoune a profité pour mettre en valeur le rôle de son groupe parlementaire dont elle a rappelé qu’il n’a pas cessé « de tirer la sonnette d’alarme » en demandant au gouvernement “à maintes reprises” de divulguer le bilan du processus de privatisation qui est, selon elle, “une des causes qui ont mené à la corruption en Algérie”.
Sauf que les cas de corruption qui sont au cœur du scandale n’ont en apparence aucun lien avec la privatisation. C’est une entreprise publique, en l’occurrence la Sonatrach qui est le lieu de cette corruption. La première dame du parti des travailleurs a mis en garde dans son propos, le risque que ces affaires de corruption puissent conduire à une démobilisation des algériens et à « un risque de rupture de confiance entre le citoyen et le pouvoir politique ».
Tension sur le front social
Surtout, a-t-elle ajouté que ces scandales coïncident avec une nouvelle tension du front social, marqué à la fois par la hausse des prix et le montée de la courbe du chômage. C’est pourquoi , elle prévient justement contre les tentations de voir d’aucuns manipuler cette tension sociale à des “fins politiciennes douteuses”. Elle a, en outre, établi un lien entre cette “situation précaire et le régime électoral inique qui a ouvert la porte devant les détenteurs de l’argent sale et ceux qui pêchent en eaux troubles”.
C’est la raison pour laquelle, la chef du parti des travailleurs prône une sorte de redéploiement stratégique des objectifs en terme de développement avec pour priorités les wilayas du Sud et les régions déshéritées dans le Nord qui sont aujourd’hui porteuses d’un potentiel d’explosion. Une création massive des emplois et une relance des zones industrielles dans ces wilayas sont pour elle une alternative salvatrice. En parlant des wilayas du sud, elles est revenue sur ce qui se passe au nord du mali et son impact sur l’Algérie. Pour elle cette guerre aura inévitablement des « répercussions graves » sur l’Algérie.