Le dernier rapport du département d’État américain s’est intéressé à la situation de l’Algérie, et a pointé trois problèmes: « les restrictions à la liberté de réunion et d’association, le manque d’indépendance et de partialité de la justice » ainsi que « l’utilisation abusive de la détention provisoire », peut-on lire sur le site d’information TSA.
Tout d’abord, le document revient sur la corruption, gros point noir du pays: bien que la loi sanctionne la corruption par des « peines allant de 2 à 10 ans de prison », en réalité, celle-ci n’est pas « appliquée correctement », indique le rapport. « Le gouvernement n’a pas pris de mesures suffisantes pour enquêter, poursuivre ou sanctionner les hauts fonctionnaires en cas de violations de la loi », détaille le département d’État, en citant les affaires Khalifa et Chani Medjoub (autoroute Est-Ouest) dans lesquelles d’anciens hauts fonctionnaires n’ont pas été inquiétés. Le rapport évoque par ailleurs le manque d’accès à l’information pour le public et les professionnels, notamment l’absence de données économiques publiques de la part des différents ministères.
Plus loin, comme l’explique l’article, on revient sur la situation de la liberté de la presse en Algérie: le manque de transparence touche plusieurs secteurs et notamment celui de la presse que l’État est accusé de contrôler à travers les publicités et les imprimeries étatiques. Un phénomène, qui comme les restrictions aux libertés de rassemblement et d’associations, pousse à une « autocensure » chez les citoyens, précise le rapport.
« Les manifestations sont toujours interdites dans la capitale et des autorisations sont demandées pour les réunions publiques » ajoute le document,en précisant que les autorités restreignent les permissions et peuvent même les annuler jusqu’à la veille des événements. Processus qui empêche les partis politiques, ONG et autres associations de « communiquer autour de leurs activités ».
Le rapport évoque aussi la surpopulation carcérale en Algérie : les 31 nouveaux centres de détentions ouverts depuis 2010 et « l’amélioration des conditions de détention » n’empêchent pas plusieurs établissements de fonctionner au-dessus de leur capacité. Une surpopulation carcérale qui est due à l’usage excessif de la détention préventive, assène le rapport.
Autre problème pointé du doigt, l’exploitation des réfugiés: comme l’explique le média d’information, ces derniers se voient dans l’obligation de travailler dans le marché informel à cause du manque de statut légal. Le gouvernement algérien n’autorise pas, en effet, l’emploi de réfugiés. Et si l’Algérie ne permet pas non plus aux réfugiés de demander l’asile, le HCR rapporte que « 200 à 300 demandes sont effectuées tous les mois, principalement par des Syriens, des Palestiniens et des migrants en provenance d’Afrique sub-saharienne ».
Le département d’État américain conclut sur la situation de la femme en Algérie: le rapport revient sur les discriminations à leurs égards en citant notamment l’épisode de la jupe, lorsqu’en mai 2015 une étudiante de l’université d’Alger s’était vue interdire l’accès à un examen de droit parce qu’elle portait une jupe trop courte. L’agent de sécurité en question n’avait pas été inquiété par le doyen de la faculté, Mohamed Tahar Hadjar, nommé ministre de l’Enseignement Supérieur quelques jours après l’incident.