La lutte contre la corruption ne se limite décidément pas à la seule affaire Sonatrach et semble prendre des proportions profondes.
Selon toute vraisemblance, les enquêtes menées par des magistrats et les services de sécurité s’étendent à d’autres responsables du gouvernement, à l’image des walis de la République qui seraient étroitement pistés par les investigateurs.
Dans le même sillage, une traque sans merci est engagée contre l’enrichissement illicite ainsi que tous les responsables et autres fonctionnaires impliqués dans des affaires de malversation usant de leur pouvoir d’influence.
En effet, la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) aurait ordonné une enquête visant à déceler tous les responsables de la corporation de police impliqués dans des cas de corruption, de pots-devin ou d’enrichissement illicite. De ce fait, tous les policiers devraient justifier leurs signes extérieurs de richesse, comme voitures, appartements, terrains et locaux commerciaux entre autres.
Cette campagne de moralisation des rangs de la police n’est pas fortuite puisqu’elle survient après la multiplication des cas de corruption et de malversations parmi les cadres et responsables de ce service de sécurité, où plusieurs éléments avaient été déjà emprisonnés par le passé. En outre, les investigateurs se tournent vers les walis de la République afin d’évaluer leurs années de travail à la tête des wilayas.
Il s’agit, selon des indiscrétions, de fouiner dans les différents projets réalisés, en chantier ou en souffrance dans la perspective de déceler d’éventuelles irrégularités et dysfonctionnements liés à des pots-de-vin, passe-droits ou autres malversations. Une façon comme une autre d’exprimer le mécontentement du gouvernement face à certains responsables de wilaya qui accusent d’énormes retards.
Aussi cette entreprise survient- elle en prévision d’un imminent mouvement de walis qui interviendrait prochainement. D’ailleurs, certains walis avaient fait l’objet de graves accusations de corruption ces dernières années, notamment dans l’octroi de projets.
Aussi louable soientelles, ces enquêtes interviennent dans la continuité des efforts de l’Etat dans le cadre de la lutte contre le phénomène de corruption qui ébranle les institutions de l’Etat, les entreprises, l’administration et d’autres secteurs encore.
Il s’agit là également d’une réponse définitive à tous ceux qui estimaient que les enquêtes anti-corruption enclenchées jusque-là n’auraient pas fait long feu et s’estompaient aussitôt activées.
Si l’affaire Sonatrach II, certes, trébuche, au vu de la profondeur des enquêtes et de la sensibilité extrême des accusations, il n’en demeure pas moins que les investigations se poursuivent et promettent d’autres révélations à la hauteur de l’étendue de ce phénomène dans le pays.
Donc, il est du devoir des pouvoirs publics et de toutes les forces vives de la Nation de «moraliser» l’administration et autres institutions et punir sévèrement toute corruption avérée, dans le souci de sauvegarder l’argent du contribuable et immuniser l’économie nationale qui saigne à blanc.
M. A. C