Corruption en 2010 : l’Algérie s’enfonce dans le classement

Corruption en 2010 : l’Algérie s’enfonce dans le classement

En exclusivité pour nos lecteurs, le classement de la corruption 2010 que ONG de lutte contre la corruption Transparency International devrait rendre public demain.

Cet Indice de perceptions de la corruption (IPC) pour 2010 montre que près des trois quarts des 178 pays composant l’indice ont un score inférieur à 5, sur une échelle allant de 10 (haut niveau d’intégrité) à 0 (haut niveau de corruption), ce qui démontre la gravité du problème.

L’Algérie obtient de nouveau, et ce, pour la 8ème année consécutive, une très mauvaise note — 2,9 sur 10, et un très mauvais classement, la 105ème place sur 178 pays classés ! Non seulement, l’Algérie ne fait aucun progrès en matière de corruption, mais bien au contraire cette stagnation s’explique par l’absence de volonté politique au plus haut niveau de l’Etat à lutter contre la corruption : les discours des pouvoirs publics ne changent rien à la donne, l’Algérie se distingant par l’adoption ou l’annonce de décisions visant à lutter contre ce fléau, mais des décisions très insuffisantes et qui demeurent inappliquées.

Cette inertie gouvernementale a davantage été révélée, jeudi dernier, le 21 octobre 2010, lorsque devant les députés, le Premier ministre n’a pas été très disert en matière de lutte contre la corruption.

Il a juste rappelé l’existence de la Directive présidentielle n° 3 de décembre dernier relative à « l’intensification de la prévention et de la lutte contre la corruption », sans présenter les résultats de l’application de cette directive.

Il a aussi évoqué les « nouvelles dispositions législatives introduites dans les lois relatives à la lutte contre la corruption », dispositions annoncées par le Conseil des ministres du 25 août dernier, mais le Premier ministre n’explique pas pourquoi à ce jour – deux mois après la tenue de cette réunion -, l’Office de répression de la corruption n’a toujours pas été installé, alors que le chef de l’État avait « ordonné au gouvernement de procéder à l’installation rapide » de cet organisme .

Comme il n’a rien dit sur « l’Organe central de prévention et de lutte contre la corruption » prévu par la loi du 20 février 2006 et qui n’est toujours pas opérationnel, quatre ans et huit mois plus tard.

Dans son discours devant les députés, il a fait allusion au nouveau Code des marchés publics mais sans donner de précision sur la non publication à ce jour au Journal officiel du décret présidentiel relatif à la nouvelle réglementation sur les marchés publics, décret adopté le 11 juillet dernier, il y a trois mois et demi !

D.H.