Corruption électorale : Saida Neghza et 82 coaccusés jugés pour l’achat de signatures

Corruption électorale : Saida Neghza et 82 coaccusés jugés pour l’achat de signatures

Lundi, le tribunal du pôle économique et financier de Sidi M’hamed a entamé le procès d’une affaire de corruption électorale grave liée à l’élection présidentielle de 2024. Ce dossier implique des candidats et des élus accusés d’avoir recours à l’achat de voix en échange de 800 dinars par signature, afin de se garantir un soutien pour leur candidature. L’enquête a aussi révélé que des formulaires de signatures, ainsi que de l’argent, auraient été transportés dans un sac surnommé le « sac de Marseille », une méthode pour camoufler ces transactions suspectes.

Un total de 82 accusés se retrouvent devant la justice, avec des charges variées, allant de la corruption à l’escroquerie. La salle n°5 du tribunal, où se déroule le procès, est bondée, à cause du nombre élevé d’accusés et d’avocats. Toutefois, l’organisation du procès semble sous contrôle, grâce à la gestion rigoureuse du juge, du procureur et des forces de l’ordre. Le premier jour s’est ainsi déroulé dans de bonnes conditions malgré l’ampleur de l’affaire.

Corruption électorale : début du procès clé pour l’élection présidentielle de 2024

Le procès reflète une volonté nette de la justice algérienne de s’attaquer sérieusement à la corruption électorale et à l’utilisation de l’argent sale lors des élections. Contrairement aux pratiques passées, et dans le cadre des réformes initiées par le président Abdelmadjid Tebboune, les autorités judiciaires cherchent à séparer fermement l’argent de la politique. Ce procès symbolise cette démarche en agissant rapidement contre les suspects impliqués dans l’achat de voix.

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Les premiers accusés à être jugés sont trois anciens candidats à la présidence de la République : Saïda Neghza, Belkacem Sahli et Abdelhakim Hammadi. Ils sont poursuivis pour avoir acheté des signatures d’élus afin d’obtenir leur parrainage pour la présidentielle de 2024. Avec eux, 80 autres personnes font face à des accusations de corruption, abus de pouvoir, escroquerie, et autres infractions liées à la manipulation du processus électoral.

Un procès sur l’achat de voix éclaire les élections de 2024

Au cœur de l’affaire se trouve un industriel et vice-président de la Confédération générale des entreprises algériennes, « B. Mohamed », qui aurait facilité la collecte des signatures pour Neghza. Il nie toute implication dans la vente ou la distribution de formulaires contre de l’argent. Selon lui, il a simplement apporté son aide après que Neghza ait annoncé sa candidature, et a mis en contact des personnes expérimentées dans ce domaine.

Cependant, le juge l’a confronté à ses déclarations faites lors de l’enquête, où il avait évoqué un accord pour collecter 50 000 signatures en échange de 4 milliards de centimes, soit 800 dinars par formulaire. L’accusé a réfuté cette affirmation et a insisté sur le fait qu’il était en Turquie à ce moment-là.

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Dans cette affaire, un autre accusé, Aïssa B., frère de « B. Mohamed », a également nié toute implication. Il explique qu’il n’a fait que transporter des personnes à la demande de Neghza, sans connaître la nature des formulaires. Tout au long de son interrogatoire, il a insisté sur le fait qu’il n’avait pas été informé des détails financiers et politiques de cette collecte de signatures.

Ce procès s’annonce crucial pour la suite du processus électoral en Algérie, illustrant une justice qui semble prête à prendre des mesures fermes pour lutter contre la corruption et assurer la transparence des futures élections.

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