Corruption à Sonatrach : La défense réclame son audition, Chakib Khelil voyage en toute impunité

Corruption à Sonatrach : La défense réclame son audition, Chakib Khelil voyage en toute impunité
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Il est libre Chakib Khelil. Alors que le magistrat instructeur près la Cour d’Alger, chargé de l’enquête sur le scandale de corruption présumée au sein de Sonatrach, refuse d’auditionner l’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil, celui-ci continue de vaquer librement à ses occupations et de voyager à l’étranger. En First Class, bien sûr. Libre et en toute impunité.

Mercredi 21 septembre 2011, l’ex-ministre s’est rendu à Paris sur un vol de la compagnie aérienne Air Algérie comme un citoyen lambda.

Si Khelil voyage encore en première classe -qui douterait du contraire- il semble qu’il ne bénéficie plus des avantages protocolaires auxquels il avait droit du temps de sa puissance et de sa splendeur.

Ce mercredi, l’ancien protégé du président Bouteflika avait ainsi fait la queue comme tout le monde devant la police des frontières à Alger avant d’accomplir la même formalité à l’aéroport de Roissy.

LG Algérie

Chakib Khelil citoyen lambda? Certes, mais pas pour les juges.

Dix neuf mois après l’ouverture en janvier 2010 d’une instruction judiciaire à l’encontre de plusieurs cadres de la compagnie pétrolière, les magistrats instructeurs refusent d’entendre l’ancien ministre de l’Energie.

La chambre d’instruction oppose toujours une fin de non recevoir aux multiples demandes des avocats des prévenus poursuivis dans le cadre de trois affaires de corruption présumée visant la gestion de Sonatrach.

Alors que de lourds soupçons pèsent toujours sur Chakib Khelil, 72 ans, l’homme semble bénéficier encore d’une sorte d’impunité que lui confère sa proximité avec le chef de l’Etat algérien.

Selon les aveux des prévenus, notamment ceux de l’ex-PDG de Sonatrach, Mohamed Meziane entre 2003 et 2010, rien ne se faisait au sein de la compagnie pétrolière sans l’aval de Chakib Khelil.

Si ce dernier soutient tout ignorer des contrats litigieux sur lesquels enquêtent encore la justice algérienne, des documents laissent clairement apparaitre qu’il avait été tenu au courant non seulement des moindres détails du déroulement des négociations, mais il qu’il n’ignorait rien des investigations lancées par le DRS, les services de renseignements algériens, depuis l’automne 2009.

Interrogé par des journalistes en février 2010, peu de temps après l’éclatement du scandale, Chakib Khelil avait affirmé que ni lui, ni « le clan présidentiel », ne se sentaient concernés par les révélations de malversations présumées au sein de Sonatrach.

Pour autant, depuis son limogeage du gouvernement le 28 mai 2010, Chakib Khelil n’a pas été inquiété par la justice.

Il peut donc continuer à voyager librement. En First Class, bien sûr.