Il y a du rififi à l’UGTA où une fronde gagne les corps communs de la santé publique. La coordination nationale des corps communs et des professionnels de la santé appelle, en effet, à un rassemblement de protestation aujourd’hui devant le siège de la centrale syndicale.
Cette coordination entend ainsi protester contre les agissements du nouveau secrétaire général de la Fédération de la santé accusé de comploter ouvertement contre la coordination. Dans le communiqué rendu public, ce dernier est en effet accusé par la coordination d’avoir ramené des pseudo-syndicalistes qui n’ont pour seul souci que leurs intérêts étroits loin des préoccupations des travailleurs du secteur. Il est aussi reproché à ce même responsable d’agir en solo et de n’avoir en aucun cas consulté la coordination, encore moins le conseil fédéral.
Ce responsable, à en croire le communiqué signé par Betraoui Mounir, le coordonnateur national de la coordination nationale de la santé, a commis un grave impair avec un procès- verbal qualifié de « farce » à travers lequel il a changé tous les membres de la coordination, y compris son secrétaire général, par des personnes qui ne le dérangent pas afin d’agir à sa guise, loin de toit contrôle.
Or, estime le signataire du communiqué, ces agissements interviennent après 15 jours seulement de l’installation de la nouvelle fédération et de son secrétariat général et au moment où il n’a même pas encore installé le bureau, ni signé le procès-verbal de son installation. Autant dire « qu’i s’agit d’une véritable farce dans la maison de l UGTA ». Le premier responsable de cette situation est indéniablement la direction l’UGTA, semblait dire le communiqué.

« Est- ce que les responsables de l’UGTA sont au courant de cette catastrophe qui porte atteinte aux travailleurs surtout en ce moment sensible ? ». Sur un ton menaçant, le communiqué annonce que la coordination est le vrai porte-parole des 113 000 travailleurs des corps communs et celui qui l’attaque porterait atteinte à la stabilité du pays.
Des parties extérieures sont accusées de faire partie de cette machination. Ainsi donc cette nouvelle affaire ne fait que rajouter aux soucis déjà nombreux du secrétaire général de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi Said. En effet depuis des années, le malaise est grand au sein de la base militante et des scissions sont signalées ça et là. L érosion au sien de l’UGTA ne date pas d’aujourd’hui. La centrale syndicale a, en effet, perdu beaucoup de son aura et de sa représentativité, notamment dans le secteur clé de la Fonction publique.
Dans ce secteur, ce syndicat est relégué au second plan par les syndicats autonomes. L’UGTA ne fait pus le poids devant la vivacité et le dynamisme des syndicats autonomes, dont les troupes grandissent chaque jour un peu plus au point de devenir les interlocuteurs privilégiés des pouvoirs publics. En atteste ce qui se passe dans le secteur de l’éducation nationale.
Cette perte de terrain s’est étendue au secteur économique ou, avec armes et bagages, les syndicalistes de l’UGTA quittent la maison-mère pour aller créer des syndicats autonomes comme cela a été le cas dans le complexe sidérurgique d’El Hadjar, autrefois un bastion inexpugnable de la centrale syndicale.
Kamal Hamed