Des chercheurs ont affirmé mardi 22 juillet 2014 avoir trouvé des traces génétiques du dangereux coronavirus MERS, dont le mode de transmission reste mystérieux, dans l’air d’un bâtiment qui avait abrité un chameau malade en Arabie saoudite.
Les résultats de cette recherche, parus dans le journal de la Société américaine de microbiologie « mBio », mettent l’accent sur la nécessité d’étudier la transmission potentielle de ce virus respiratoire par voie aérienne.
Selon un récent bilan de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), depuis septembre 2012, 701 cas de coronavirus MERS (faisant au moins 249 décès) ont été confirmés dans le monde. Pour cette nouvelle étude, menée par Esam Azhar, professeur à l’université médicale de Jeddah, les chercheurs ont effectué des relevés dans une grange à chameaux appartenant à un homme décédé du MERS.
Le MERS était dans l’air
Quatre de ses animaux avaient présenté les symptômes de la maladie, dont des écoulements nasaux. Leur propriétaire avait directement appliqué un médicament sur le nez d’un des chameaux malades une semaine avant de tomber lui-même malade.
Le premier relevé effectué par les scientifiques, le 7 novembre 2013, le jour où un des chameaux a été testé positif au MERS, a montré que des fragments génétiques du virus étaient présents dans l’air.
Cependant, les relevés effectués dans les jours suivants ne montraient plus trace du virus, signe peut-être que la présence dans l’air du MERS est soit très courte, soit intermittente, selon M. Azhar.
Cette découverte « appelle d’autres études et d’autres mesures pour empêcher d’éventuelles contaminations par voie aérienne de ce virus mortel », a-t-il ajouté.
De précédentes recherches suggéraient que le virus pouvait se transmettre directement de l’animal à l’homme.
Chameau ou chauve-souris ?
Le coronavirus MERS est considéré comme un cousin, plus mortel mais moins contagieux, du SRAS. Ce dernier avait fait près de 800 morts dans le monde en 2003.
Des cas d’infection ont été recensés dans plusieurs pays, dont la Jordanie, l’Égypte, le Liban, les États-Unis, l’Algérie, les Émirats arabes unis ou encore l’Iran, mais la majorité des personnes touchées avaient voyagé ou travaillé en Arabie saoudite récemment.
Il n’existe pour l’heure aucun traitement contre le virus, dont l’origine reste mystérieuse.
La transmission du virus pourrait se faire par les chameaux, selon les recherches mais cette hypothèse n’est pas officiellement confirmée. Alors que le réservoir animal où se perpétue le MERS n’a pas été encore identifié, certains chercheurs citent les chauves-souris comme autre source possible.