Corniche oranaise : Ses plages, ses plaisirs… ses «requins»

Corniche oranaise : Ses plages, ses plaisirs… ses «requins»

La saison estivale venue, Oran, comme toute les grandes villes, se transforme en un monde de débrouille et de petites ficelles.

Un monde grouillant, en technicolor. Si bien que pour passer une journée à la plage, qui devient de plus en plus cher, elle exige fatalement aux postulants de s’adonner à une véritable gymnastique, faite de petites combines et de petits trucs, pour être de la fête estivale. Car les inestimables petits plaisirs de l’été peuvent, en effet, s’avérer, effectivement… onéreux.

Avec la rapacité qui règne et les différents requins qui régentent les différentes activités estivales, ces petits plaisirs peuvent prendre les contours de produits de luxe, hors de portée pour les plus humbles. Les plages oranaises ne désemplissent pourtant pas.

Les estivants qui s’entassent, de Kristel à Bouzedjar, sur les plages d’Oran, la tête pleine de rêves, prêts à l’aventure et aux rencontres autant surprenantes qu’éphémères de l’été, ont toujours choisi la destination oranaise pour les mêmes motifs : absence totale d’actes terroristes, rétablissement de la sécurité dans la ville et sur les côtes et la beauté des lieux.

Et, bien évidemment, les multiples opportunités humaines locales y sont pour beaucoup dans le plein qu’enregistre la présente saison estivale. Les nombreuses boîtes de nuit qui champignonnent à foison sur la Corniche oranaise sont, également, à l’origine des rushs de l’été.

Dès la fin mai, des milliers d’estivants ont commencé à affluer vers les côtes d’El Bahia. Le 25 juin dernier, lors du lancement officiel de la saison estivale par le ministre du Tourisme, M. Smail Mimoun, ce dernier a évoqué plus de 2 millions d’entrées. Et une simple virée dans les villages balnéaires ou sur les plages de la corniche, est pleine d’enseignements. Les pare-chocs des véhicules immatriculés de différentes wilayas s’entrechoquent dans les parkings payants ou sauvages.

Les divers accents du pays se mêlent sur les terrasses des crémeries et des salons de thé. Bon nombre de vacanciers, qui ont choisi les plages de la corniche oranaise, vous diront qu’ils sont déjà venus et que s’ils y reviennent régulièrement, ce n’est pas tant pour les offres de services que pour les «précieuses» opportunités que l’on y rencontre.

Les Andalouses, Ain El Turck et toutes les plages de la côte Est, comme Coralès, Bouiseville, Beau Rivage, Bomo Plage… sont très prisées par les vacanciers des wilayas de l’intérieur. «Les concessions des plages accordées aux privés sont en train de casser les vacances : il faut tout payer, l’accès à un bout de sable, les chaises, les parasols, les boissons…

Tout est payant et quand c’est toute une famille qui décide de passer une journée au bord de la mer, vous imaginez les dépenses !», dira un père de famille qui se dit outré par le comportement de certains fiers-à-bras utilisés par les plagistes comme gardiens de l’espace.

Du fait que la loi qui régit le système des concessions ne soit pas rigoureusement respectée, les concessionnaires font comme bon leur semble. Et même les officielles mises en garde, contre tout accès payant, diffusées à travers des spots par la chaîne de radio locale n’auront servi à rien. Les plages publiques sont devenues, par la force des choses, payantes et donc, quelque peu privées.

Le président d’APC d’une localité balnéaire nous a manifesté son courroux en dénonçant des intrus qui ont accaparé des espaces sans qu’ils n’aient sollicité ses services. Ces «squatters» ont le bras long et ce sont eux qui ont, au vu et au su de tout le monde, fait main basse sur des espaces des plages les plus huppées et font payer «très cher» une journée à la plage que les plus humbles bourses «volent sur le budget familial».

MOINS DE 50.000 DA, ALLEZ AU BAIN MAURE !

Ces prix exorbitants, à plus d’un titre, ne sont en rien comparés à ceux pratiqués dans les nombreux complexes qui ont poussé comme des champignons le long de la plage. Et encore faut-il s’y être pris à l’avance car il n’est pas dit qu’en juin, par exemple, vous trouveriez un bungalow au complexe des Andalouses ou un studio au centre d’El Ayoun. Et si la location chez le privé est très prisée, il faut souligner qu’excepté pour quelques habitués, les prix ont atteint des plafonds inimaginables. Moins de 50.000 DA, s’abstenir.

Ou coucher au bain maure. Imaginez que pour un garage de pêcheur loué à Ain El turck, une famille algéroise nous dit avoir déboursé plus de 60.000 DA et pour 21 jours. Mais si celui «qui aime ne compte pas», il faut croire que la location d’un appartement est très exagérée d’autant qu’elle dépasse, et de très loin, les prix pratiqués dans le milieu de l’immobilier oranais qui lui, aussi, a pris l’ascenseur au lieu des escaliers.

Maintenant, pour ce qui est des Oranais qui veulent passer une bonne journée en famille, au calme, loin du tintamarre des «paysans» – ici, on ne dit plus « baggaras » et de leur « m’as-tu-vu», rien ne vaut les plages de la côte ouest : Madagh, S’biat, Cap Blanc, Boudjezar sont autant de havres de paix, de beauté et de farniente pour ceux qui apprécient réellement les petits plaisirs de la Grande Bleue. Il suffit, pour cela, de disposer d’un véhicule, et le rêve est réalisé.

D’autant que les forêts environnantes et les opportunités de pêche sont, ici, très tentantes. Le soir, quand le soleil se couche à l’horizon et que les plages se vident, les forêts deviennent une autre destination des baigneurs qui vont y retrouver le calme avant de se plonger dans la cohue de la ville.

Amar Abbas

03

Jui

2011

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