Malgré un accord de paix signé en 2000 à Alger, la tension reste grande entre les deux voisins de la Corne de l’Afrique.
L’Erythrée accuse son voisin Ethiopien d’avoir lancé une attaque le long de leur frontière commune, dans un communiqué publié hier sur le site internent du ministère érythréen des Affaires étrangères.
« Aux premières heures du 1er janvier 2010, des soldats du TPLF (Front de libération des peuples du Tigré – au pouvoir en Ethiopie) ont lancé des attaques successives sur le front de Zalambesa et ont été rapidement repoussés », affirme le ministère érythréen des Affaires étrangères.
« Dix de leurs soldats ont été tués et deux capturés, abandonnant six fusils mitrailleurs AK-47, une mitrailleuse et des équipements de communication », a ajouté le ministère érythréen. Les autorités éthiopiennes n’avaient pas réagi dimanche à la mi-journée à cette accusation.
Mais mardi dernier, un groupe d’opposition érythréen basé en Ethiopie avait annoncé qu’il se préparait à «lancer des attaques» contre les troupes gouvernementales, dans la foulée des sanctions imposées la semaine dernière par l’ONU à Asmara, accusée de soutenir les islamistes en Somalie et de déstabiliser Djibouti.
«C’est une bonne occasion pour nous.
Nous préparons nos forces militaires à lancer plus d’attaques», a déclaré Cornelios Osman, chef du DMLK, un des mouvements de L’Alliance démocratique érythréenne (EDA) qui regroupe les partis d’opposition. Le TPLF accusé par Asmara est le principal parti de la coalition actuellement au pouvoir en Ethiopie.
Le Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (EPRDF), fut allié un temps à l’Erythrée pendant sa lutte contre le régime militaro-marxiste de Mengistu Hailé Mariam qu’il renversa en 1991. Une guerre frontalière a ensuite opposé les deux pays entre 1998 et 2000: 80.000 personnes sont mortes dans ce conflit sanglant.
Malgré un accord de paix signé en 2000 à Alger, la tension reste grande entre les deux voisins de la Corne de l’Afrique. L’Ethiopie affirme reconnaître le tracé de la frontière établi depuis lors par la commission de La Haye, qui a attribué la région contestée de Badme à l’Erythrée.
Mais le gouvernement éthiopien demande des aménagements dans la mise en oeuvre de cette nouvelle démarcation, notamment des consultations auprès des populations locales concernées, avant de retirer ses troupes de Badme.