Un parlementaire sud-coréen, membre du parti au pouvoir, a réclamé hier que Séoul soit doté d’une force de dissuasion nucléaire «face à la menace croissante représentée par les programmes nucléaire et balistique nord-coréens». Les Sud-coréens favorables à ce que la Corée du Sud dispose de l’arme nucléaire sont minoritaires mais leur nombre augmente à chaque essai nucléaire nord-coréen.
Les Etats-Unis ont retiré leurs armes nucléaires tactiques de la Corée du Sud fin 1991 mais le territoire sud-coréen reste protégé par le parapluie nucléaire américain. Après les derniers essais nucléaire nord-coréens, Won Yoo-Cheol, chef de file à l’Assemblée nationale du parti Saenuri au pouvoir, a estimé qu’il était temps que ces armements soient redéployés ou que la Corée du Sud se dote des siens propres.
«On ne peut pas emprunter un parapluie à son voisin à chaque fois qu’il pleut. On doit se procurer un imperméable et le mettre soi-même», a-t-il dit dans un discours devant l’Assemblée, selon l’agence sud-coréenne Yonhap. La Corée du Sud est l’un des 190 signataires du Traité de non-prolifération,auquel la Corée du Nord a tourné le dos en 2003. Washington n’a jamais été favorable à un élargissement du club des nations dotées de l’arme nucléaire. Pour rassurer son allié, l’armée de l’air américaine avait ordonné un survol de la Corée du Sud par un bombardier lourd B52 capable de transporter des armes nucléaires peu après le dernier essai nucléaire de la Corée du Nord.