La Chine a exprimé ses « graves inquiétudes » mercredi après l’annonce par la Corée du Nord de son intention de prochainement procéder au tir d’une fusée porteuse d’un satellite, Pékin appelant Pyongyang à « faire preuve de retenue ».
« Nous exprimons nos graves inquiétudes à ce sujet », a déclaré Lu Kang, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, au cours d’un point de presse régulier.
Pékin estime que Pyongyang « a le droit d’utiliser l’espace à des fins pacifiques mais pour le moment, ce droit doit être soumis aux restrictions imposées par les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU », a souligné M. Lu.
Ces résolutions interdisent à la Corée du Nord tout tir utilisant la technologie balistique, et l’annonce nord-coréenne sonne comme un défi lancé à une communauté internationale déjà occupée à apporter une réponse commune à l’essai nucléaire de Pyongyang début janvier.
Pyongyang a confirmé mardi prévoir la mise imminente en orbite d’un satellite, après des rumeurs ces derniers jours sur la préparation d’un essai de missile balistique nord-coréen, nouveau pas vers son objectif de se doter de missiles nucléaires. L’Organisation maritime internationale (OMI) avait annoncé plus tôt avoir été avertie par Pyongyang de son intention d’envoyer un satellite dans l’espace entre le 8 et le 25 février.
Ces dates laissent penser que le régime souhaiterait procéder à l’envoi de ce satellite à l’occasion de l’anniversaire le 16 février du leader défunt Kim Jong-Il, père de l’actuel dirigeant Kim Jong-Un.
Pékin est le principal allié diplomatique et commercial de Pyongyang, mais les relations bilatérales se sont tendues depuis que la Corée du Nord persiste, contre l’avis chinois, à mettre en oeuvre son programme nucléaire. « Nous ne voulons pas d’escalade des tensions, mais si les pays concernés persistent sur cette voie, nous sommes incapables de les en empêcher », a déclaré le porte-parole chinois mercredi.
La Chine s’oppose pour l’instant à toute sanction ferme contre son voisin, arguant de considérations humanitaires vis-à-vis d’une population en difficulté économique, et craignant un effondrement de la Corée du Nord, pays tampon avec une Corée du Sud où l’armée américaine est très implantée.
Interrogé sur le fait de savoir si l’annonce nord-coréenne représentait une « gifle » donnée à la Chine, M. Lu a rejeté toute la responsabilité sur les Etats-Unis. « En réponse aux indignations de certains pays demandant pressions et sanctions », la Corée du Nord « effectue essai nucléaire après essai nucléaire », a-t-il déclaré.
Pyongyang a ainsi « giflé un certain pays », a précisé M. Lu, et « quant à savoir duquel il s’agit, je pense que le pays en question le sait très bien ».(Afp)