Après avoir procédé à un nouvel essai nucléaire souterrain le 25 mai, la Corée du Nord a condamné deux journalistes américaines à 12 ans de travaux forcés pour entrée «illégale» sur le territoire.
L’Américano-Coréenne Euna Lee et la Sino-Américaine Laura Ling, qui travaillent pour la chaîne télévisée californienne Current TV, sont accusées d’avoir commis des «actes hostiles» et pénétré illégalement sur le territoire nord-coréen.
Cette lourde condamnation intervient dans un contexte de vives tensions internationales et de succession du dictateur Kim Jong-il à son fils.
La Corée du Nord a en outre annoncé n’être plus liée par l’armistice de 1953 ayant mis fin à la guerre de Corée.
Un moyen de pression sur les Etats-Unis
Les deux journalistes, qui ont été arrêtées le 17 mars, ont été autorisées à appeler leurs familles le 26 mai. «Elles ont très, très peur», a témoigné Lisa, soeur de Laura Ling.
Pour se rendre en Corée du nord, l’un des pays les plus fermés au monde, les journalistes doivent être munis d’un visa spécifique, très rarement accordé, et sont étroitement surveillés lors de leur séjour.
Les Etats-Unis se sont déclarés «très inquiets» par la voix du porte-parole du département d’Etat, Ian Kelly. «Nous nous efforçons par tous les canaux possibles d’obtenir leur libération», a-t-il déclaré dans un communiqué.
La chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton avait appelé vendredi Pyongyang à libérer les deux journalistes et «à leur permettre de rentrer à la maison dès que possible».
Elle avait confirmé à demi-mot que Washington envisageait de dépêcher à Pyongyang l’ancien vice-président Al Gore, président de Current TV, pour plaider en leur faveur.
Selon des experts, le régime nord-coréen voudrait utiliser les deux journalistes comme monnaie d’échange pour faire pression sur Washington et pousser la nouvelle administration Obama à des discussions directes.
La Corée du Nord pourrait réintégrer la liste des Etats terroristes
La Corée du Nord a procédé le 25 mai à un nouvel essai souterrain, condamné par l’ONU, avant de lancer une série de missiles de courte et moyenne portée et d’annoncer n’être plus liée par l’armistice de 1953 ayant mis fin à la guerre de Corée.
Pyongyang s’était auparavant retiré des négociations multilatérales sur son programme d’armement nucléaire après la condamnation par l’ONU de son tir controversé d’une fusée balistique le 5 avril.
Dimanche, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a indiqué que les Etats-Unis «étudiaient» la possibilité de replacer la Corée du Nord sur la liste des Etats soutenant le terrorisme, dont elle a été radiée en octobre 2008.