Corail: Reprise de la pêche en printemps prochain après 15 ans de suspension

Corail: Reprise de la pêche en printemps prochain après 15 ans de suspension

L’exploitation du corail, dont la réouverture a été autorisée récemment après 15 ans de fermeture, devrait commencer dès le printemps prochain, a indiqué, mercredi, à l’APS un haut responsable du ministère de l’Agriculture, du développement rural et de la pêche.

La pêche au corail, autorisée par la nouvelle loi sur la pêche et l’aquaculture adoptée en mars dernier par le Parlement, « va commencer au printemps, plus précisément entre mars et avril 2016 », précise le chef de cabinet chargé de la pêche auprès de ce ministère, Kamel Negheli, en marge d’une journée d’information destinée aux opérateurs concernés et consacrée aux nouvelles dispositions législatives et réglementaires relatives à l’exploitation corallienne.

La campagne de pêche sera précédée par un processus d’adjudication qui débutera d’ici à début janvier pour permettre aux opérateurs de déposer leurs soumissions.

Le wali procèdera, par la suite, à l’examen des dossiers des soumissionnaires dont ceux retenus pourront participer aux enchères pour l’obtention de concessions d’exploitation de cette ressource.

Mais selon M. Negheli, après 15 ans de suspension, l’année 2016 sera « beaucoup plus une année expérimentale » pour l’exploitation de la ressource corallienne, et ce, « afin de s’imprégner de la réalité du terrain ».

« Nous allons suivre de près le déroulement de l’opération et nous ajusterons ou préciserons, dans le cas échéant, certains aspects lorsque cela s’avérera nécessaire », poursuit-il.

Malgré sa fermeture en 2000 en raison d’une surexploitation de la ressource, la pêche au corail continue, à ce jour, de faire l’objet de braconnage, observe-t-on.

C’est ainsi que la nouvelle loi sur la pêche, qui consacre les principes d’une pêche durable et de la préservation des ressources halieutiques, a autorisé la réouverture de l’activité corallienne mais en introduisant des dispositions qui devraient non seulement mettre fin à son exploitation illicite mais aussi de drainer des revenus économiques vu sa haute valeur marchande.

Les plus lourdes peines prévues par le nouveau texte concernent les infractions liées à la pêche au corail infligées aux personnes qui le pêchent sans concession ou celles qui ne tiennent pas de registre de plongée, ou qui dépassent le quota annuel autorisé ou quiconque exporte le corail à l’état brut ou semi fini.

Ces peines vont d’un emprisonnement de 6 mois à 5 ans et d’une amende oscillant entre 10 millions et 20 millions de DA.

L’exploitation du corail s’effectue par voie de concession, dans des conditions et selon les modalités fixées au cahier des charges.

En outre, cette pêche s’effectue selon un programme d’exploitation, qui fixe les quotas autorisés à pêcher, les zones et la périodicité ainsi que le nombre d’exploitants admis pour chaque périmètre d’exploitation.

La loi prévoit également la création de l’Agence nationale de développement durable de la pêche et de l’aquaculture (ANDPA) dont l’une des missions est l’évaluation des ressources coralliennes et le suivi de leur exploitation sur l’ensemble du littoral algérien.

Cet établissement public à caractère industriel et commercial est chargé aussi de mettre en place un dispositif de traçabilité du corail depuis son débarquement jusqu’à sa transformation et sa commercialisation.