Coordination de campagne du candidat Bouteflika, Symbiose et limites

Coordination de campagne du candidat Bouteflika, Symbiose et limites

La campagne électorale est au début de sa deuxième semaine après un démarrage difficile marqué par un faible intérêt des citoyens.

Problèmes de la jeunesse, chômage, crise de logement, réformes de la justice et de l’éducation, réformes politiques et ouverture d’un débat national avec comme point nodal du large chantier des réformes, tous les sujets ou presque ont été abordés par les candidats, et leurs représentants, pour le scrutin de ce 17 avril. Les animateurs étaient en parfaite symbiose sur le fond, la forme manquait.

Menée par une coordination de plusieurs formations politiques et de personnalités, la campagne du chef de l’Etat et candidat pour un quatrième mandat, en plus de ces préoccupations, a été également, axée sur la préservation de la stabilité du pays. Un thème mis en évidence par l’ensemble des animateurs de sa campagne à chacune de leurs sorties, meeting ou interventions médiatique. Ces derniers sont, en effet, unanimes à répéter durant leurs interventions que la stabilité que connaît l’Algérie, faisant d’elle une exception dans l’espace régional livré aux troubles, est le principal acquis à préserver. Un acquis, le plus important, qui est mis, évidemment, sur le compte des réalisations de leur candidat.

Portée par plusieurs formations politiques et disposant largement de plus moyens, humain et financiers, que les autres candidats, la campagne de Bouteflika semble, toutefois, aller au même rythme que celles de ses concurrents. Cependant, et à la lumière du déroulement de leur campagne durant cette première semaine, cette symbiose dans le discours au sommet n’est pas traduite par une coordination dans la préparation et la gestion de la campagne. En effet, sur le terrain, les choses semblent se passer autrement. Chacune des formations engagées dans cette campagne semble ne s’occuper que des activités de son responsable.

Une réalité qui s’explique, peut-être, par les rivalités apparues lors de l’installation des directions de campagne et qui les a mises dans une situation de concurrence pour en prendre la direction et qui empêche aujourd’hui un quelconque travail de coordination. Et si leurs meetings et rassemblements, à l’instar de ceux des autres candidats d’ailleurs, n’ont pas réussi à drainer grand monde en cette première semaine, c’est, en partie, à cause de ce manque –ou d’absence- de coordination entre les structures locales de cette coordination.

Ainsi, lors des meetings animés par le directeur de campagne, Abdelmalek Sellal, mis à part une présence symbolique de certains éléments de ces formations, aucun signe visible sur un quelconque travail collectif de préparation ou de mobilisation qui aura été fait. De même que pour les autres animateurs de cette campagne, responsables du FLN, du RND, du TAJ et du MPA qui ne peuvent compter que sur le travail de mobilisation de leurs propres structures et militants, les uns ont brillé par leurs absences dans les meetings des autres et vice versa.

Samira Hamaidi