L’Algérie veut renforcer les capacités et les connaissances des magistrats et des officiers de la police judiciaire chargés des enquêtes sur le crime organisé, y compris la corruption et le crime transfrontalier.
« Les juges d’instruction et les enquêteurs seront formés sur les procédures à suivre dans les affaire de corruption et de crime transfrontalier, selon les mécanismes adoptés par chaque pays. Ils prendront connaissance des textes juridiques appliqués dans ces pays, ceux liés aux demandes pour l’audition des accusés, au gel des comptes bancaires ou pour restituer les revenus de la corruption », a déclaré, hier, le directeur des affaires pénales et de la grâce au niveau du ministère de la Justice, Mokhtar Lakhdari.
Le responsable s’exprimait en marge d’un atelier de formation organisé par le ministère de la Justice en coordination avec l’ambassade des Etats-Unis en Algérie, sur la lutte contre la corruption et le crime organisé transfrontalier et le recouvrement de l’argent provenant de la criminalité. La formation constitue le cheval de bataille du ministère de la Justice qui a procédé à l’adaptation des textes de loi pour faire face aux nouvelles formes de crime, a indiqué le directeur qui n’a pas manqué de souligner l’importance de la coopération judiciaire entre l’Algérie et les Etats-Unis dans le domaine de la formation des magistrats.
En outre, M. Lakhdari a précisé que la lutte contre le phénomène de la corruption nécessite la mise en place de mécanismes internationaux unifiés. « Les magistrats et les officiers chargés des investigations sur la corruption qui est étroitement liée au blanchiment d’argent ont besoin du soutien de leurs alter ego étrangers », a-t-il précisé. S’inscrivant dans le cadre de la coopération judiciaire entre l’Algérie et les Etats-Unis dans le domaine de la formation des magistrats, cet atelier a pour objectif de « rapprocher les points de vue entre les magistrats et les officiers de la police judiciaire des pays de l’Afrique du Nord sur la question de la corruption, la restitution des fonds détournés et des revenus de la corruption », a ajouté M. Lakhdari qui a rappelé l’existence d’une convention internationale dans ce domaine qu’est la Convention des Nations unies pour la lutte contre la corruption.
En effet, cet atelier de formation est destiné aux magistrats et pour la première fois aux officiers de la police criminelle des pays de l’Afrique du Nord, la Tunisie, le Maroc et la Mauritanie. « Une prise de conscience de la nécessité de lutter contre la corruption a été constatée », a souligné le directeur des affaires pénales et de la grâce. Cet atelier de formation a pour objectif la dynamisation des efforts internationaux dans la lutte contre la corruption et la facilitation du processus de coopération internationale dans ce domaine, notamment concernant le recouvrement de l’argent provenant de la criminalité. Il vise également à souligner l’importance du respect des objectifs et principes des chartes de la Ligue arabe et des Nations unies et des traités et conventions arabes, régionales et internationales dans le domaine de la coopération judiciaire et sécuritaire pour la prévention et la lutte contre le crime lié à la corruption.
Plusieurs axes figurent au programme de cet atelier, notamment les critères juridiques dans la lutte contre la corruption, les différents systèmes juridiques, les objectifs communs, les moyens utilisés dans la lutte contre la corruption et le crime organisé transfrontalier. Le programme comporte également la lutte contre la corruption à travers le recouvrement de l’argent provenant de la criminalité et la présentation de rapports sur la question. La formation va durer quatre jours. Des magistrats, des officiers de la police judiciaire de la DGSN, des membres de la cellule du renseignement financier et l’Office national de lutte contre la corruption ont pris part à cette formation.
Neïla B.