Le dossier lancinant de l’enquête de moines de Tibhirine a été évoqué aujourd’hui, à l’occasion de la visite du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à Paris.
Abdelmalek Sellal, qui a été reçu par son homologue français, Manuel Valls, a assuré que les institutions algériennes coopéraient « totalement » avec la justice française dans l’enquête sur les moines de Tibhirine, assassinés en 1996. Sur le même ton, Manuel Valls a également parlé de coopération « positive » entre les deux pays, balayant ainsi du revers de la main les accusations des familles des moines portées contre les autorités algériennes.
« Dans cette affaire, pour ce qui me concerne, le gouvernement et le peuple algériens, nous sommes totalement sereins. Nous coopérons totalement avec le juge français », a souligné Abdelmalek Sellal lors d’une conférence de presse à Matignon, tandis que Valls considère la collaboration de l’Algérie à l’enquête est « positive ».
« Une procédure judiciaire est en cours au sujet de l’assassinat des moines de Tibrihine et il ne me revient pas d’intervenir ou de la commenter », a ajouté le Premier ministre Français, estimant que la récente visite du juge français chargé de l’enquête en Algérie s’était déroulée de manière « satisfaisante ».
Pour rappel, les familles des moines ne partagent pas la vision des deux pays sur ce registre. D’ailleurs, elles avaient demandé mardi au président François Hollande d’intervenir auprès d’Alger pour débloquer l’enquête, en dénonçant « l’absence de coopération des autorités algériennes ainsi que leur « stratégie constante d’entrave » à l’enquête des juges Marc Trevidic et Nathalie Poux. Une accusation détricotée mutuellement par l’Algérie et la France.
Mahmoud Chaal