«Cinq licences de pêche ont été attribuées par le gouvernement mauritanien à l’Algérie», a annoncé, hier à Alger, M. Abdallah Khanafou; ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques. Il a précisé que «ceux qui vont bénéficier de cette offre commerciale sont des opérateurs privés algériens».
S’exprimant à l’ouverture des travaux de la rencontre algero-mauritanienne sur la commercialisation des produits de pêche, le ministre a souligné que «les relations de coopération entre l’Algerie et la Mauritanie dans le domaine de la pêche ne datent pas d’aujourd’hui, mais qu’elles ont été initiées depuis les années soixante-dix, à l’époque de la société mixte algéro-mauritanienne de pêche ALMP». Il a expliqué que « cette entreprise a eu des résultats positifs et des résultats négatifs, mais elle n’a malheureusement pas pu s’adapter pour survivre dans un environnement économique qui a subi des mutations importantes, que ce soit en Algérie ou en Mauritanie». Le ministre n’a pas maqué de rappeler que dans les années 1980, on retrouvait sur les différents étals des marchés algériens des produits halieutiques mauritaniens.
Il ajoute que « certains d’entres nous se souviennent aussi, et surtout de la qualité de ce produit qui s’invitait de lui-même dans la quasi-totalité des foyers algériens. Ce produit était de bonne qualité aussi bien gustative que sanitaire, et était cédé sur le marché à un prix raisonnable, faisant de lui un mets accessible à toutes les bourses algériennes». Mettant l’accent sur cette rencontre, le ministre a fait savoir que «celle-ci vient répondre à deux impératifs majeurs, à savoir le contexte politique et économique». Avant d’ajouter que « l’intervention de son département à travers cette journée ne saurait être interprétée comme une directive à l’attention des opérateurs algériens de s’approvisionner du marché mauritanien, mais nous l’avons souhaité car nous sommes convaincus qu’avec des informations claires et objectives, un climat d’affaires pourrait être enclenché entre les opérateurs des deux pays.»
Les relations algéro-mauritaniennes ont connu ces derniers temps un bond qualitatif et privilégié, et ce à travers la récente visite du Président de la République islamique de Mauritanie Mhamed Ould Abdelaziz. Dans cette optique, M. Abdallah Khanafou a souligné qu’«il reste clair que ce processus de coopération prévu entre nos deux pays s’appuyera de manière solide sur une coopération économique mutuellement profitable». Il dit dans ce sillage que «les deux pays disposent d’un potentiel économique important dans le domaine de la pêche et des ressources halieutiques ; en conjuguant les efforts communs, elles peuvent constituer un pôle économique important qui pourra, à court terme, jouer un rôle prépondérant tant sur le plan régional et international que sur le plan interne des deux pays».
Selon lui, l’activité de la pêche, avec la raréfaction des ressources, jouit d’une attention particulière sur la scène internationale qui tente par des moyens réglementaires gérer de manière commune l’avenir des ressources halieutiques mondiales, surtout pour les stocks chevauchants et communs. Le ministre a souligné qu’«il va de soi que les pays du bloc sud, sans une parfaite coordination et coopération, ne puissent rivaliser avec les velléités expansionnistes des pays du bloc nord où l’industrialisation de l’activité est plus importante, pour preuve les principaux réservoirs de ressources halieutiques d’importance économique viable se trouvent dans l’hémisphère sud».
Il ajoute que «le marché algérien dispose actuellement de capacités d’absorption de produits de la pêche de qualité, et la Mauritanie présente des chiffres de production et des volumes d’exportation qui peuvent intéresser notre marché». Il a rappelé dans ce sillage que «notre pays importe annuellement une quantité de produits de pêche dépassant les 25.000 tonnes, pour une valeur de plus de 40 millions de dollars».
Makhlouf Ait Ziane