Coopération algéro-iranienne: Des échanges d’à peine 80 millions de dollars

Coopération algéro-iranienne: Des échanges d’à peine 80 millions de dollars

Le vice-ministre iranien aux Affaires étrangères déplore le bas niveau des échanges entre son pays et l’Algérie et estime ainsi que « s’il y a un problème entre nos deux pays, c’est bien celui économique qu’on s’efforce de régler ».

Avant toute chose, c’est Mohamed Mohammedi, l’ambassadeur de l’Iran en Algérie, qui avait tracé le cadre dans lequel ont toujours évolué les relations entre les deux pays et «leur caractère historique et la profondeur de leurs racines». Il a aussi rappelé «le profond respect que voue le peuple iranien au peuple algérien». Le vice-ministre des Affaires étrangères a tenu à préciser que «l’Iran place cette relation dans le cadre d’une vision stratégique». Il notera l’importance des positions algériennes vis-à-vis des causes du monde (question palestinienne, Syrie, dossier nucléaire…). Positions qui, dit-il, «ont une importance chez le peuple et le gouvernement iraniens et forcent le respect». Il rendra hommage à l’Etat algérien pour avoir aidé l’Iran dans sa lutte politique.

C’est quand il a été interrogé sur les éventuels problèmes qui entraveraient les relations entre les deux pays que le vice-ministre iranien a avoué que le seul problème est économique. « Les relations économiques ne sont pas à la hauteur de la volonté politique affichée par les gouvernants des deux pays», a-t-il affirmé. Hussein Amir Abdallah a fait savoir que les échanges entre l’Algérie et l’Iran atteignent 80 millions de dollars (contre 20 milliards de dollars avec la Turquie, 45 autres avec la Chine et 12 autres avec l’Irak). Donc un tout petit chiffre pour deux pays qui pourtant, au plan politique, nombreuses de leurs positions convergent. «Nos positions politiques, notamment ceux liées à la stabilité et la paix des peuples, sont conformes et convergentes», souligne-t-il. Seulement l’hôte d’Alger pense que « c’est à cause de l’embargo imposé par les Américains sur l’Iran que ces relations n’évoluent pas ». Embargo qui dure depuis de très longues années et qui, selon lui, entraîne des problèmes et des crises internes.

Téhéran ne s’avoue cependant pas vaincu. « L’Iran a 76 millions d’habitants et est toujours prêt à y faire face», déclare son vice-ministre. Mieux encore, «l’Iran est prêt à aider d’autres pays dans le besoin». Il fera savoir que l’Algérie et l’Iran capitalisent quand même ensemble « d’excellentes relations politiques et culturelles et que l’Iran ne met aucune limite à l’élargissement et au renforcement de ses relations avec l’Algérie et ce dans tous les domaines». Il fera part de la signature d’un accord entre les deux pays pour l’ouverture d’une ligne entre Alger et Téhéran après, a-t-il déclaré, «des discussions très importantes, aujourd’hui, on en est aux discussions techniques du projet». Interrogé sur une éventuelle demande de prêts par Téhéran à Alger, le vice-ministre esquissera un sourire sympathique et expliquera que « l’Iran possède des ressources importantes en pétrole et en gaz, la majorité des pays limitrophes profitent de son électricité et de son gaz, il alimente 5 gouvernorats irakiens en électricité, il a un important projet de gaz avec le Pakistan, l’Iran a une situation économique stable, on n’aura pas besoin de prêts d’ici 100 ans, par contre, les pays européens et occidentaux vivent de grandes crises financières, et nous sommes disposés à leurs accorder des prêts»

Le vice-ministre rappellera que Téhéran a condamné la prise d’otages d’In Amenas. Il fera d’ailleurs comprendre que l’Algérie et l’Iran se concertent régulièrement sur les questions de terrorisme et de violence régionales, continentales et internationales. Il évoquera dans ce contexte la situation au Mali et en condamnera l’ingérence étrangère au Yémen et en Syrie «pour que ces fléaux ne se répandent pas dans d’autres pays». Des questions que le vice-ministre dit avoir abordées avec Medelci et Messahel. « Nous avons affirmé notre position commune à l’égard du recouvrement des droits du peuple palestinien et dénonçons le silence de certains Etats arabes sur cette spoliation par l’entité sioniste», dit-il.