Coopération algéro-française : Consensus sur la réciprocité des intérêts

Coopération algéro-française : Consensus sur la réciprocité des intérêts

Le ministre de l’Industrie, de la Petite et moyenne entreprise et de la Promotion de l’investissement, M. Mohamed Benmeradi, et M. Jean-Pierre Raffarin, vice-président du Sénat français et ancien Premier ministre, ont animé conjointement, jeudi dernier, à la résidence « El Mithaq », un point de presse résumant les conclusions des entretiens bilatéraux sur le renforcement de la coopération économique entre l’Algérie et la France.

Cette cinquième édition des discussions au niveau des gouvernements des deux pays, de l’aveu même des conférenciers, a donné lieu à des résultats tangibles susceptibles de dynamiser les projets en cours et ceux en phase de maturation dans des domaines divers.

M. Mohamed Benmeradi, a souligné, dans son intervention, l’état d’avancement de l’ensemble des dossiers de la coopération. Le ministre dira à ce propos que la méthode de travail est aujourd’hui payante dans le sens où nous travaillons sur des dossiers pas dans le cadre d’une démarche d’ensemble. En fait, « il y a beaucoup de dossiers qui enregistrent une grande avancée et qui ne sont pas médiatisés ».

M. Benmeradi affirmera, ainsi, que des dizaines d’entreprises ont été créées dans des domaines aussi divers comme l’agroalimentalre et l’industrie du médicament, alors qu’une quinzaine d’autres projets sont maturés et en phase de concrétisation. Concernant les grands dossiers qui ont exigé des discussions serrées au vu de leur caractère stratégique, le ministre algérien a affirmé que pour Total « nous entrons dans une phase de négociation de la viabilité du projet alors que pour le projet Renault, qui devra démarrer avec une production de soixante-quinze mille unités, dans une première phase, M. Benmeradi indiquera «que nous pouvons travailler sur des documents contractuels, les aspects techniques et économiques du projet ayant été discutés. Il s’agira maintenant de rentrer dans les détails et c’est le travail des techniciens », ce qui suppose que les deux parties sont proches d’une signature d’un protocole d’accord. « Une fois cet accord paraphé, nous procéderons à la signature, d’un pacte des actionnaires qui donnera le feu vert au lancement du projet » avait affirmé M. Benmeradi quelque temps avant l’arrivée de Raffarin à Alger. Le ministre avait également indiqué, que la sortie d’usine du premier véhicule aura lieu 12 mois après la signature de l’accord en référence aux configurations techniques du projet. Ainsi, si l’accord est signé dans un délai de six mois, les premiers véhicules sortiront vers la mi-2013, avait-il déclaré. Le ministre avait précisé dans le même contexte que les niveaux d’intégration de la sous-traitance nationale dans les projets initiés seront très faibles à la phase de démarrage des projets mais devront augmenter progressivement. Quelques sous-traitants algériens, spécialisés dans la fabrication de vitres et de câbles pour automobiles ont déjà été sollicités et devront bénéficier de mise à niveau pour pouvoir s’intégrer dans les projets de la filière automobile, a-t-il déclaré à l’APS. « Satisfait » des discussions bilatérales, M. Benmeradi a déclaré que « nous entrons dans des perspectives intéressantes ».

En effet, « nous avons esquissé des possibilités de coopération institutionnelle pour le soutien de la programmation de mise à niveau pour l’accompagnement des projets. Ce cinquième round au niveau des gouvernements et le dixième au niveau des entreprises est intéressant », a-t-il souligné. Interrogé sur le projet de construction de camions en partenariat avec les Emirats et les Allemands, le ministre affirmera que les discussions ont duré plus de deux ans et que les contrats sont en cours de signature, ces jours-ci.

M. Mohamed Benmeradi a tenu à préciser, à ce propos, que « les discussions de projets structurants, prennent un temps incompressible. A une question sur le cadre régissant l’investissement, il indiquera, sans trop de précisions, que les autorités algériennes travaillent pour l’amélioration des dispositifs actuels sachant « qu’ils n’existent pas de lois qui soient figées. « Nous prendrons les solutions adaptées » dira-t-il à ce sujet. Le ministre qui insistera sur la nature des investissements attendus par l’Algérie avait déclaré auparavant que notre pays souhaitait construire avec ses partenaires étrangers, dont la France, «des relations économiques basées sur l’investissement productif » et que les mécanismes de coopération adoptés par les gouvernements des deux pays, visait justement à inscrire les objectifs économiques dans cette option.

Lafarge, Sanofi-Aventis, Total, Renault : des avancées significatives

“ Nous avons entamé la cinquième édition de la concertation sur les projets économiques qui articulent la coopération économique entre l’Algérie et la France ”, a affirmé, pour sa part, Jean-Pierre Raffarin. Le représentant du président français mettra en avant la progression des discussions pour affirmer que « chaque réunion a constitué l’occasion pour des avancées, opérationnelles concrètes pour la création d’emploi, le développement économique et la participation des entreprises françaises au développement économique de l’Algérie.» «Nous croyons en le potentiel de l’économie algérienne et nous mobilisons les entreprises françaises pour qu’elles s’intéressent à cette économie qui devient puissante, qui est le moteur de la grande région euro-méditerranéenne et nous sommes heureux de voir, que sur des dossiers comme Lafarge, Sanofi-Aventis, Renault et Total, nous avons enregistré des avancées significatives.

A ce propos, il a indiqué « les négociations sont engagées pour plusieurs entreprises comme Lafarge, qui participe de manière très puissante au développement des cimenteries algériennes pour promouvoir la production et limiter les importations ». Et d’ajouter qu’actuellement « les horizons sont dégagés » pour le développement de la filière en Algérie. Les voies sont « dégagées pour le développement d’une industrie pharmaceutique en Algérie dans laquelle Sanofi est engagée pour un projet d’usine en développement », a-t-il déclaré. Concernant le dossier Renault, il fera état d’un « certain nombre de perspectives et les négociations avec le constructeur automobile français s’accélèrent », fera-t-il remarquer.

« C’est le souhait du gouvernement algérien et celui des autorités françaises et nous espérons que Renault puisse participer à la structuration d’une filière automobile significative en Algérie », a affirmé M. Raffarin qui précisera que les points de discussions qui constituaient des obstacles ont été levés. « Nous avons sur beaucoup de dossiers, enregistré des positions avancées qui nous permettent de penser à la conclusion positive de ces projets », dira le représentant du président français. Sur la question des présidentielles françaises il s’est montré réservé en déclarant qu’il n’est pas présent en Algérie pour faire le militant mais pour régler un certain nombre de dossiers et inciter les entreprises de son pays à participer au développement de l’économie algérienne. « Il y a un partenariat gagnant-gagnant dans une dynamique d’ouverture et c’est cette dynamique qu’on souhaite accompagner. Aussi, c’est l’intérêt des deux parties qu’il y ait de tels projets », conclura M. Jean-Pierre Raffarin. Il y a lieu de noter que le volume des échanges commerciaux entre les deux pays pour l’année 2011 ont dépassé 13 milliards de dollars. La France est actuellement le premier client de l’Algérie et son quatrième fournisseur.

Akila DEMMAD

M. Ouyahia reçoit l’envoyé personnel du président français

Le Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia, a reçu jeudi dernier à Alger M. Jean-Pierre Raffarin, envoyé personnel du président français et ancien Premier ministre, en visite de travail en Algérie, a indiqué un communiqué des services du Premier ministre. L’entretien s’est déroulé en présence du ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, M. Mohamed Benmeradi, précise-t-on de même source.