Ce sont pas moins de 60 % des dossiers qui ont été abordés dans le cadre de la coopération économique algéro-française qui ont été finalisés et en phase d’exécution», a annoncé hier, le ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, Mohamed Benmeradi, lors d’une séance à l’Assemblée populaire nationale (APN) consacrée à la coopération algéro-française.
En effet, le ministre qui s’exprimait devant les membres du groupe parlementaire pour l’amitié entre ces deux pays, a expliqué que, sur les douze dossiers en suspens, huit ont été réglés tandis que les quatre restants devront être examinés lors du 4e round de négociations prévu les 30 et 31 mai à Alger avec l’envoyé spécial du président Sarkozy, M. Jean- Pierre Raffarin. Dans ce contexte, le dossier de Alverre (Algérie-verre), qui doit être cédé à un groupe français, «verra la signature d’un accord ces jours-ci», a-t-il dit. Pour ce qui est du projet du métro d’Alger, le ministre a réaffirmé qu’il sera livré dans les délais, c’est-à-dire le 31 octobre 2011. «La Régie des transports parisiens (RTP), qui gèrera le projet, a confirmé qu’il sera livré le 31 octobre comme convenu». D’autres projets, tels que celui du laboratoire pharmaceutique Sanofi-Aventis et du groupe cimentier Lafarge, celui du vapocraquage d’éthane prévu dans le cadre d’une association entre Sonatrach et Total à Arzew, ont également été réglés.
Pour ce qui est du fameux dossier d’implantation d’une usine de Renault en Algérie, M. Benmeradi a précisé que les négociations « sont bien avancées et ne sont pas encore finalisées ».
Renault a accepté un taux d’intégration nationale de 50 % dans le cadre de son projet de monter une usine de fabrication de véhicules en Algérie, a précisé le ministre.
« Nous sommes arrivés à un accord qui prévoit un taux d’intégration nationale de 50 % », a déclaré M. Benmeradi, précisant que « l’aspect économique a très bien avancé, reste l’aspect commercial ». M. Benmeradi avait déclaré fin avril que le dossier Renault « est un dossier très lourd » mais qui « continue à avancer », ajoutant que les négociations comprennent des aspects technologiques, économiques et commerciaux.
« Nous avons mis en place des groupes de travail qui sont en train d’avancer sur l’aspect technologique, le taux d’intégration (sous-traitance algérienne) (…).
L’aspect économique porte, quant à lui, sur les facilitations et les encouragements que l’Etat peut donner» a-t-il estimé. L’Algérie a mis en contact le constructeur français avec soixante-dix sous-traitants privés nationaux pour faire, entre autres, la câblerie et la sellerie.
«Notre objectif est d’arriver à un taux d’intégration d’au moins 50 % , c’est-à dire que 50 % de la valeur du véhicule seront produits en Algérie», a encore précisé M. Benmeradi, pour qui, un tel taux d’intégration était «un acquis». Cependant, les sous-traitants nationaux manquent de savoir-faire et travaillent sans le respect des normes et c’est pour cela que «nous sommes en train de les accompagner dans le processus de certification», a-t-il noté. Le projet de l’usine Renault en Algérie, dont le coût est estimé à «pas moins d’un milliard d’euros», doit permettre la création de 20.000 emplois directs et indirects, selon le ministre.
Par ailleurs, M. Benmeradi signalera que le programme de mise à niveau enclenché par les pouvoirs publics va concerner d’abord 80 PME, qui répondent aux normes. En attendant l’arrivée d’autres entreprises, le ministre expliquera à certains députés qui s’étaient étonnés de voir que les entreprises françaises sont arrivées en force en Algérie pour négocier des contrats, que cela n’est aucunement le cas : «nous n’avons privilégié aucun pays» a-t-il dit, précisant que l’Algérie doit diversifier son économie par tous les moyens : «les statistiques démontrent que nous sommes entrains de faire une économie qui n’est pas productive, il faut renverser la tendance et diminuer notre dépendance aux hydrocarbures, sinon on court à la catastrophe».
Aussi, pour M. Benmeradi, il faut négocier avec tout le monde, «voyez la Chine, le plus grand pays industrialisé est celui qui attire le plus d’investissements directs étrangers (IDE), il ne faut avoir aucun complexe par rapport à cela» a-t-il justifié, avant d’insister que l’Algérie, aujourd’hui, «est condamnée à diversifier son économie».
Amel Zemouri