Coopération algéro-allemande dans la formation : Le FCE appelle les entreprises à mettre la main à la poche

Coopération algéro-allemande dans la formation : Le FCE appelle les entreprises à mettre la main à la poche

Le Forum des Chefs d’entreprises (FCE) et la Chambre de Commerce et d’Industrie algéro-allemande envisage de signer une convention afin d’intégrer la formation dans les entreprises algériennes notamment pour les métiers qualifiés et lance un appel à celles-ci à mettre la main à la poche.

C’est ce que tente de faire AHK tente de mettre en place avec le système «dualiste»dont le projet pilote a officiellement démarré en 2012 avec l’entreprise Knauf Algérie au profit de 12 apprentis ouvriers dans le placoplatre pour une durée de 6 mois renouvelables. En fait, le projet date de 2008. C’est lors d’une commission mixte tenue à Berlin en 2012 que le projet est inscrit dans l’agenda de la coopération algéro-allemande.

«Encore en travaux, ce projet pilote devra livrer ses résultats en 2017 pour mettre en place les bases de la formule version algérienne», a indiqué hier à Alger Amina Gouri, responsable de la formation à AHK, en marge du workshop organisé par le FCE. La raison : «Il fallait convaincre et mettre à niveau les structures», argumente Mme Gouri. D’ailleurs, «le Premier ministre (Abdelmalek Sellal) a donné des directives pour l’implication de la formation professionnelle dans ce processus», ajoute-t-elle. Au jour d’aujourd’hui, «16 missions sont inscrites pour 2016 au niveau d’AHK dans les industries mécaniques, du papier, de la fonderie et autres», a-t-elle fait savoir sans donner plus de détails. Le système SES (Senior Experten Services) est une formule mise au point en Allemagne et adaptable au contexte socio-économique de chaque pays bé- néfi ciaires. Il s’agit d’importer des experts retraités d’Allemagne pour former des formateurs et des stagiaires, explique Mme Gouri. Cette formule, fi nancée par un organisme allemand, qui donne un forfait au retraité-expert dont la prise en charge est fi nancée par l’entreprise bénéfi ciaire. En fait, le programme se décline en deux niveaux, dont le premier s’adresse aux collégiens de la 4ème année moyenne et le second aux élèves de terminal.

EN CRISE, IL EST PLUS JUDICIEUX D’EXPORTER DES EXPERTS

Lors du workshop, Nacéra Haddad, vice-présidente, a lancé un appel aux entreprises algériennes activant dans quatre fi lières, pharmaceutique, agroalimentaire, services et bâtiment, afi n d’identifi er leurs besoins respectifs en terme de formation. Avec l’amenuisement des ressources publiques de l’Etat, les entreprises sont appelées à mettre la main à la poche pour former leurs eff ectifs et prendre des stagiaires. C’est le message que voulait faire passer le FCE. Dans cette logique, Saïd Babaci, membre d’une association de consultant algériens, a relevé que «nous sommes en crise et nous voulons exporter l’expertise algé- rienne» et «non pas importer des étrangers».

Sur la question d’intégrer la formation dans les entreprises, il a parlé d’un combat qui dure depuis 12 ans auprès des entreprises. Pour nous, dira-t-il, le double défi est de réduire la facture d’importation et augmenter les revenus. Pour d’autres intervenants, «il faudra changer les mentalités en valorisant certains métiers». Dans ce sens, Mme Gouri a signalé le but est de «créer une liste des métiers cachés pour 200 spécialités diff érentes».

Pour rappel, la loi algérienne exige de réserver 2% de la masse salariale pour la formation des personnels. Dans le cas où l’entreprise ne réserve pas ce montant à cette fi n, elle reverse les 2% aux impôts. S’agissant de l’export, Evelin Ayadi Krenzer, responsable exportation à AHK, a exposé le programme de la chambre à l’intention des entreprises algériennes membres ainsi que les membres du FCE. Dans ce sens, la formation est nécessaire, selon Mme Ayadi Krenzer notamment en matière de communication à cette fi n d’exportation.