Coopération Algérie-Union européenne,Les précisions de Medelci

Coopération Algérie-Union européenne,Les précisions de Medelci
cooperation-algerie-union-europeenneles-precisions-de-medelci.jpg

Les raisons des réformes et celles de la lutte contre le terrorisme, deux défis à relever.

Si la 6e session du conseil d’association algéro-européen a permis aux deux parties de se concerter sur des sujets d’intérêts communs pour renforcer le partenariat et le dialogue entre les deux parties, il n’en demeure pas moins que l’occasion a été aussi propice pour apporter certaines précisions. Sur la création du sous-comité régional du dialogue politique, sécurité et droits de l’homme né à l’issue de cette session, le Luxembourg en est catégorique. Il permettra d’approfondir un dialogue entre les deux parties qui a l’ambition d’être ouvert et constructif. Réponse du berger à la bergère: Sur place, le ministre des affaires étrangères Mourad Medelci a précisé qu’il s’agit effectivement d’un lieu idoine à l’Algérie et à l’Union européenne (UE) d’avoir des échanges sur des questions politiques, sécuritaires, des droits de l’homme, de l’immigration et de la libre circulation des personnes et «non pas un cadre pour faire passer des messages». En bref, l’Algérie refuse toute ingérence.

Pour M. Medelci, ce qui est légitime pour un pays souverain pour qui la question des droits de l’homme s’intéresse en premier plan à l’algérien parce que «c’est pour les Algériens que ces droits de l’homme doivent être développés et non pour l’image de l’Algérie à l’extérieur». Dans le rapport fait à l’UE lors de ce conseil, il est revenu sur les principales conventions internationales que l’Algérie a ratifiées ainsi que le travail opéré par des ONG œuvrant pour les droits de l’homme.

Sur l’image de l’Algérie à l’extérieur, le ministre a toutefois noté qu’elle reste du ressort de la société civile. Autre sujet évoqué par le MAE au Luxembourg, les réformes politiques engagées par l’Algérie et les raisons pour lesquelles elles ont été décidées.

Des réformes en Algérie pour un avenir meilleur

Il s’agit pour le MAE d’un «exercice extrêmement important dans une conjoncture régionale qui attend que l’Algérie réagisse et rejoigne le lot des pays entraînés dans le printemps arabe» alors qu’elle «est» l’initiatrice de ce mouvement de rénovation à travers son octobre 88 qui, 20 ans après, se refuse d’«occulter les insuffisances et masquer les défis nouveaux en matière de logement, d’emploi et d’amélioration de la gouvernance et de consolidation des libertés». Est-ce la manière qu’a utilisée subrepticement Medelci pour mettre les points sur les i et par là même arrêter la polémique dans la voie sur laquelle s’est engagée l’Algérie ? Ce qui est certain c’est que dans son exposé, le MAE n’a pas oublié de revenir sur les engagements internationaux de l’Algérie dans la lutte antiterroriste, comme la mise en place du comité d’état-major opérationnel conjoint (CEMOC) avec les pays du Sahel, dont le siège est à Tamanrasset, ainsi qu’un centre opérationnel pour le renseignement.

Pénalisation du paiement de rançons

L’Algérie a plaidé pour une convention sur «une définition consensuelle» et pour «l’universalisation de la criminalisation du paiement de rançons aux ravisseurs d’otages», pratique bien que pénalisée par l’Onu mais toujours officieusement applicable, notamment en Europe.

Au Luxembourg, il a été également question de la politique de bon voisinage (PEV) dont la version classique n’a pas convaincu la partie algérienne. Revue et en cours d’adaptation par l’UE à travers surtout une différenciation par pays pour faciliter l’approche régionale, pour M.Medelci, la nouvelle adaptation de la PEV pourrait être un autre cadre de dialogue. Pour y adhérer, l’Algérie souhaite que la PEV s’inscrive dans le registre gagnant-gagnant. Pour cela, elle a été invitée à prendre part aux travaux de rénovation de la PEV prévus en juillet et septembre prochains. Autre rendez-vous pris pour septembre prochain, la première session du sous-comité régional.

Par Daouida Abbas