Coopération Algérie-UE: De l’argent pour la recherche scientifique

Coopération Algérie-UE: De l’argent pour la recherche scientifique

Au terme de plusieurs séances de négociations avec l’Union européenne, l’Algérie est désormais partie prenante du “Partenariat pour la recherche et l’innovation dans la région méditerranéenne (Prima)”.

Les deux parties ont signé mardi, 11 juillet, à Alger, à la faveur de la visite en Algérie de Mme Cristina Russo, directrice de la coopération internationale à la direction générale de la recherche et de l’innovation de la Commission européenne, l’accord “Prima” sur la coopération scientifique. L’initiative “Prima” est un programme étalé sur une dizaine d’années (2018-2028), financé en partie par le secteur de la recherche et de l’innovation de l’UE. 19 pays, dont plusieurs font partie de la région sud-méditerranéenne (Algérie, Égypte, Jordanie, Liban, Maroc, Tunisie…) forment ce partenariat (Prima). Ce dernier mobilisera une combinaison de financement de différentes sortes et provenant de sources diverses. L’UE y contribuera à hauteur de 220 millions d’euros, l’Algérie de 20 millions d’euros. L’ensemble des pays participants mettent sur la table la coquette somme de 274 millions d’euros, dans le cadre de ce programme dont la finalité est de développer des solutions nouvelles pour la gestion durable de l’eau et la production alimentaire dans la région méditerranéenne. Présent à la cérémonie de signature, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (Mesrs), Tahar Hadjar, a souligné que l’Algérie y participera avec 20 millions d’euros à la condition que cette somme soit utilisée en Algérie et qu’elle ne quitte pas le territoire national. Algériens et Européens qualifient “d’important” cet accord. Cet accord est la preuve que nos relations avancent sur des “bases solides”, s’est réjouie Mme Cristina Russo. Elle a, par ailleurs, indiqué que les domaines concernés par la recherche scientifique sont décidés en accord avec les parties prenantes, à savoir l’UE et les pays partenaires comme l’Algérie. L’Algérie est liée à l’UE par un accord d’association signé en 2002 et entré en vigueur en 2005. Dans le cadre de cet accord, elle a perdu plus d’argent qu’elle n’en a gagné dans ses relations commerciales avec l’UE. Qu’on en juge : les exportations algériennes hors hydrocarbures vers l’UE sont passées de 597 millions de dollars en 2005 à 2,3 milliards de dollars en 2014 avant de baisser à 1,6 milliard de dollars en 2015. En dix ans, elles n’ont même pas atteint les 14 milliards de dollars, alors que le cumul des importations en provenance de l’UE s’est établi à 220 milliards de dollars avec une moyenne annuelle de 22 milliards de dollars. L’Algérie, se sentant ainsi lésée, a demandé à l’UE de réajuster les flux commerciaux. À cet effet, plusieurs réunions ont été organisées ces dernières années. Sans succès, pour le moment. Et les choses risquent de se gâter, d’autant plus que l’Union européenne n’aura pas apprécié le resserrement des importations, après l’instauration du régime des licences d’importation. Dans son rapport annuel sur les obstacles au commerce et à l’investissement, publié il y a quelques jours, la Commission européenne a écrit que dans le contexte du déficit croissant des comptes courants et de la balance commerciale et dans le cadre des efforts déployés pour augmenter la production industrielle locale, l’Algérie a mis en place, en 2016, deux obstacles de taille qui auront des conséquences très diverses pour les exportateurs de l’Union dans plusieurs secteurs.