Coopération agricole entre l’Algérie et la France: Où se situe le blocage?

Coopération agricole entre l’Algérie et la France: Où se situe le blocage?
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Il est grand temps pour les responsables algériens et français du secteur agricole de se mettre d’accord sur des mécanismes pouvant permettre une coopération agricole gagnant-gagnant.

La coopération agricole entre l’Algérie et la France est en panne de résultats. 14 ans depuis que l’Algérie et la France ont signé les premiers Accords d’association à l’occasion de la visite du président Chirac en Algérie en 2002. Aucun objectif n’a été atteint tel qu’il a été négocié au départ entre les deux parties. Les accords ayant pour but de développer la filière lait et les viandes rouges, sont encore au stade de négociations. Ils ont encore fait l’objet de négociation jeudi dernier entre le ministre français Stéphane le Foll et son homologue algérien M.Ferroukhi.

Stéphane le Foll en est à sa sixième visite en Algérie depuis qu’ il a été nommé ministre de l’Agriculture sous le gouvernement du président Hollande.Il en est de même pour ce qui est des accords visant le développement de l’échange d’expertise et de savoir-faire entre les deux départements des deux pays. S’agissant de ce dernier point dont pourtant l’Algérie a énormément besoin pour rattraper le retard qu’elle accuse dans le domaine de l’utilisation des technologies de pointe, la France semble, selon beaucoup d’experts algériens dans le domaine agricole, pas trop généreuse là-dessus. La France est plutôt intéressée, soulignent ces experts, par le potentiel qu’offre le marché algérien qui reste à approvisionner en beaucoup de produits si ce n’est en la totalité.

Cet argument est réfuté en bloc par leurs homologues français. Ces derniers trouvent que ce qui entrave la concrétisation des accords d’échange d’expertise et de technologies entre les deux pays, est le fait que le secteur algérien est très archaïque et artisanal dans ses méthodes de travail et les agriculteurs algériens ne sont pas tout à fait prêts pour l’instant à accepter cette ouverture et changement. Il faut dire que ce constat est aussi celui des autorités françaises. Le ministre Stéphane le Foll l’a affirmé jeudi dernier dans une déclaration à l’APS. Ce dernier avait déclaré que désormais les méthodes de travail avec les partenaires algériens vont changer.Elles vont s’appuyer davantage sur des groupes privés français qui viendront s’investir en Algérie.

LG Algérie

Le Foll avait cité à ce titre, l’exemple de l’introduction par des investisseurs français de jeunes bovins en Algérie, afin de développer la production de la viande rouge. Autre exemple dont se plaisent les experts en agriculture en Algérie à donner pour expliquer que la coopération agricole gagnant-gagnant entre les deux pays n’est pas pour demain,est celui de la réticence de la France à acheter des produits pourtant labellisés auprès des agriculteurs algériens. Ces agriculteurs devraient pourtant bénéficier de toutes les facilités possibles de la part des autorités françaises, en vue d’écouler leurs produits sur le marché français. Comme le fait l’Algérie pour des agriculteurs français. Cela conformément aux termes des accords signés entre l’Algérie et l’Union européenne en 2001 et qui sont entrés effectivement en vigueur en 2008. Les produits qui peinent à pénétrer le marché français sont nombreux. L’huile d’olive, les figues sèches, la tomate, etc., en sont un échantillon.