Convocation des candidats à la gendarmerie : Le FFS s’insurge

Convocation des candidats à la gendarmerie : Le FFS s’insurge
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Le Front des forces socialistes n’est pas au bout de ses peines même après avoir participé aux législatives. Ayant cru qu’il sera désormais mieux «traité» grâce à sa disponibilité affichée à rompre avec sa radicalité d’avant, il constate que rien n’a fondamentalement changé.

En effet, ses candidats aux municipales continuent de subir des interrogatoires dans les locaux de la gendarmerie à l’ombre de la loi et des assurances du ministère de l’intérieur.

Dans un communiqué rendu public ce dimanche, le parti de Hocine Aït Ahmed dénonce la convocation de ses candidats dans les locaux de la gendarmerie pour y subir des interrogatoires. Ainsi, le «camarade» Djilali Boukhratem qui conduit la liste du FFS à l’APC de Arib dans la wilaya de Aïn Defla a été convoqué dimanche 14 octobre, ainsi que les 25 candidats composant la liste, par la brigade de gendarmerie locale pour enquête «administrative».

Une démarche qui irrite au plus haut point les dirigeants du plus ancien parti d’opposition pour qui, cette façon de faire est un «interrogatoire» en bonne et due forme. Il en veut d’autant plus qu’il a déjà «dénoncé ces pratiques de police politique» à l’occasion des élections législatives du 10 mai 2012.

Pour le FFS, «ces enquêtes et ces interrogatoires» sont des «pressions politiques intolérables» qui visent à «intimider nos candidats». A l’administration qui lui explique qu’il s’agit de simples procédures, le FFS estime que cet argument est «irrecevable».

Contre l’avis de Ould Kablia

Il a été expliqué au FFS que ces enquêtes étaient menées sur «réquisition des services de la wilaya au motif que ces services disposent de tous les documents exigés par la loi». Mais le parti d’Aït Ahmed ne l’entend pas de cette oreille.

Il rappelle que le ministre de l’Intérieur, a lui-même déclaré dans un entretien accordé au quotidien d’Oran en date du 9 avril 2012 : «Nous avons demandé aux services de sécurité de faire une enquête par passage au fichier pour voir si le candidat est connu d’eux ou non, sans avoir à le convoquer. L’administration doit leur donner pour cela les fiches remplies par les candidats pour savoir s’ils sont connus par eux sans avoir à les interroger».

Mieux encore, Daho Ould Kablia avait clairement précisé qu’il avait lui-même interdit la convocation des candidats dans les locaux de la gendarmerie. «C’est interdit ! Je l’ai interdit. Ça ne se fera plus», avait assuré le ministre.

Et au FFS de s’interroger dans son communiqué sur ce qu’il y a lieu de penser : Alors que penser ? Que les habitudes ont la peau dure, qu’il s’agit d’une bavure locale, qu’il y a un fossé profond entre les discours et la réalité du terrain».

Le parti d’Aït Ahmed estime que «ce type d’initiative» n’est pas de nature à «améliorer la confiance» entre l’exécutif et les partis politiques, entre l’exécutif et des élus potentiels. Le FFS s’interroge ainsi «si c’était cela finalement la réforme promise».

Il y a lieu de rappeler que ce n’est pas la première fois que des candidats aux élections soient convoqués dans les locaux de la gendarmerie. Si les autorités sont dans leur bon droit de vérifier la moralité des personnes sollicitant les suffrages populaires, elles n’ont en revanche pas le droit de recourir à ce genre de pratiques intimidantes qui plus est dans les locaux d’un corps de sécurité.