Contrôle technique de véhicules,L’Etat durcit les mesures

Contrôle technique de véhicules,L’Etat durcit les mesures

Le contrôle technique sera plus rigoureux

L’informatique pour juguler la complaisance et des mesures pour immobiliser les véhicules de transport.



Le contrôle technique de complaisance, c’est fini! A partir du 2 avril prochain, les stations de contrôle technique seront automatisées et de nouvelles mesures entreront en vigueur.

C’est l’annonce faite hier par Abdellah Gherib, directeur de l’Etablissement national de contrôle technique automobile (Enacta) sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale où il était l’invité de la rédaction. «L’automatisation des stations de contrôle technique permettra ainsi de diminuer au maximum le facteur humain dans le processus de contrôle. Cela afin de barrer la route à d’éventuelles actes de malversation ou contrôles techniques de complaisance», a assuré le même responsable qui souligne que «rien que pour les deux mois de l’année 2013, une demi-douzaine de contrôleurs ont été sanctionnés pour ces actes d’imprudence». Pour un contrôle technique plus rigoureux, cette automatisation sera accompagnée par de nouvelles mesures. Les bus, les taxis et les camions de transport de marchandises jugés défectueux pourront faire l’objet d’une immobilisation lors de leur passage au contrôle technique. «Les véhicules des activités réglementées présentant des défauts feront l’objet d’une inscription sur le procès-verbal et même d’immobilisation et de contre-visite», a expliqué Abdellah Gherib. «Les propriétaires de ces véhicules ne feront plus uniquement l’objet d’un rappel à l’ordre verbal», a-t-il rappelé. Les véhicules immobilisés seront ainsi interdits de circulation jusqu’à leur réparation, qui se vérifiera lors d’une contre-visite. Les véhicules des activités réglementées concernés par cette nouvelle disposition sont «les bus, les taxis, les véhicules destinés à l’enseignement de la conduite automobile, les camions, les transports de matières dangereuses et les transports d’enfants», a-t-il précisé. En plus de vouloir mettre fin au contrôle de complaisance, l’Etat veut donc mettre fin aux tas de ferrailles dans le transport public. «Ces véhicules doivent présenter une image qui répond parfaitement, en termes de qualité de services, à l’image d’un véhicule propre, en bon état de marche, un véhicule qu’on peut valablement dédier au transport des personnes et non à autre chose», a t-il souligné comme pour mettre en garde les transporteurs privés… Le directeur de l’Enacta a également expliqué que le critère de l’âge ne serait pas déterminant dans l’immobilisation du véhicule. «Seul son état est pris en considération», a t-il rétorqué. «Un véhicule récent peut présenter plus de dangers qu’un véhicule ancien. Il appartient aux propriétaires de faire en sorte que leurs véhicules répondent aux nouvelles normes en vigueur pour pouvoir les maintenir en circulation, qu’ils soient neufs ou anciens», a-t-il indiqué. Le premier responsable de l’Etablissement national de contrôle technique automobile a profité de son passage à la radio pour rendre public quelques bilans de son entreprise qui en est à sa 10e année d’existence. «Depuis, 2003, c’est-à-dire la création de notre entreprise nous avons contrôlés plus de 18 millions de véhicules. Sur ces 18 millions de contrôles plus de 500.000 ont nécessité une contre-visite et 213.000 ont été immobilisés», a t-il énuméré. La lecture de ces chiffres confirme d’elle-même l’existence de contrôle technique de complaisance vu que sur 18 millions de véhicules, seul 500.000 ont nécessité une contre-visite.