Contrôle sanitaire de la viande importée La responsabilité des services vétérinaires engagée

Contrôle sanitaire de la viande importée La responsabilité des services vétérinaires engagée

Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural (Madr) exerce un contrôle des plus rigoureux des viandes et autres marchandises en provenance de l’étranger.

Le dispositif mis en place, il y a plusieurs années engage toute la responsabilité des services vétérinaires. Outre la vérification des produits sur place, des échantillons sont envoyés systématiquement pour analyse aux laboratoires même si le décret n°91-452 régissant les postes-frontières n’oblige pas la tutelle à le faire.

Car, l’on estime que les importateurs de viandes rouges ne sont pas encore professionnels. La procédure commence par la sollicitation du vétérinaire par le commissionnaire en douanes qui lui donne le dossier sanitaire de la marchandise. Si ce dernier correspond, le vétérinaire se déplace avec le commissionnaire en douanes et un agent douanier pour une visite du container.

Une fois celle-ci effectuée, l’équipe vérifie le respect de la chaîne de froid et l’emballage, ouvre les cartons et procède à des prélèvements nécessaires afin de les envoyer au laboratoire vétérinaire pour les régions et à l’Institut Pasteur, en ce qui concerne la capitale. Si les résultats sont probants, le vétérinaire octroiera un visa sanitaire. Un autre visa lié, celui-ci, à la qualité est également accordé par les responsables au ministère du Commerce. Des analyses de radioactivité sont, en outre, réalisées au sein du Commissariat à l’énergie atomique. Ensuite la marchandise est prête pour le dédouanement, la mise sur le marché et la consommation.

Mieux, le Madr est informé par les opérateurs des destinations des viandes d’autant plus que cela est consacré dans le cahier des charges. Ainsi, la tutelle agrée les aires de stockage de la viande proposée par les importateurs, qu’inspectent régulièrement les services vétérinaires. C’est à partir de ces lieux que la viande va vers les détaillants.

Le ministère tient à préciser que son rôle dans ces opérations d’importation est le contrôle sanitaire de la marchandise uniquement. Sa mission principale, c’est d’identifier les pays éligibles à l’importation du point de vue sanitaire. C’est le cas du Brésil, de la Nouvelle-Zélande… et plus récemment l’Inde dont le processus de négociations a commencé depuis 2001.

Le Soudan n’a pas répondu à la demande de l’Algérie

Deux États musulmans de ce pays qui jouissent d’une bonne situation sanitaire ont été ouverts. Ils ont paraphé tous les contrats et le cahier des charges exigés par l’Algérie. D’autres États en revanche n’ont pas obtenu cette autorisation.

Pour le cas du Soudan, les services vétérinaires ont envoyé à ses autorités le même cahier des charges et ont demandé la situation sanitaire qui y a prévalu entre juin 2009 et juin 2010, la certification des abattoirs et l’identification des régions indemnes de maladies. Or, jusqu’à ce jour, l’Algérie attend une réponse de la part de ce pays. Tant que le dossier technique demandé n’est pas encore fourni, notre pays ne va pas importer de la viande du Soudan.

Le Madr ajoute qu’il ne s’implique aucunement dans ces affaires commerciales qu’il laisse aux opérateurs privés et public tels que la société de transformation et de conditionnement, Sotracov, filiale de la SGP-Proda. Celle-ci a eu pour mission de stocker quelque 5 000 tonnes de viandes rouges dans le but de réguler le marché en prévision du mois de Ramadhan.

Elle a choisi l’Inde pour une raison purement commerciale, notamment le bon rapport qualité-prix qu’offre ce pays. La Sotracov fixe le prix du kilogramme de viande congelée importée à 410 DA pour les parties moins nobles et à 560 DA pour le filet. Elle utilisera pour cela son réseau de distribution.

Cette société a fait signer à ses revendeurs, demi-gros et détaillants, un cahier des charges, démarché les grandes surfaces et élargi son réseau de franchisés afin d’augmenter la masse de points de vente.

7 000 têtes de taurillons à l’engraissement importées

Il faut noter que l’importation de la viande bovine ne se limitera pas seulement au mois sacré mais se poursuivra durant toute l’année pour pouvoir assurer un stock régulier de 4 000 tonnes. Car les Algériens consomment entre 300 000 et 400 000 tonnes de viandes rouges annuellement.

Plus de 70% de toutes ces quantités sont des viandes ovines. Le cheptel ovin est estimé à 20 millions de têtes. La demande peut, de ce fait, être satisfaite sans recourir à l’importation pour peu que le marché soit organisé.

Ce n’est pas le cas de la viande bovine que l’État importe chaque année à raison de 50 000 tonnes/an, soit plus de 20% de la consommation globale (de viandes rouges). Le cheptel bovin reste en effet faible. Il est évalué à environ 1,5 million de têtes dont un tiers de vaches laitières.

La race locale de la viande bovine n’est pas assez répandue en Algérie et son rendement n’est pas important. Ce qui a poussé les pouvoirs publics à importer, depuis janvier dernier, quelque 7 000 têtes de taurillons à l’engraissement à partir de l’Europe, pour assurer une disponibilité continue à des prix stables. Une fois engraissée, chaque bête donne 500 kilogrammes de viande.