Contrôle et répression des fraudes durant le ramadhan, Quand l’impunité encourage la tricherie

Contrôle et répression des fraudes durant le ramadhan, Quand l’impunité encourage la tricherie

Les brigades de contrôle et de répression des fraudes agissent durant le seul mois de ramadhan pour s’éclipser le reste de l’année. Les services de contrôle ont montré leurs limites dans la lutte contre la fraude, particulièrement durant le ramadhan où prolifèrent toutes sortes de commerces.

Ce n’est un secret pour personne. Le mois de ramadhan est synonyme de flambée des prix et de pénurie. Une occasion propice pour certains commerçants sans scrupules qui redoublent d’ingéniosité pour tromper le consommateur. Cela se passe au vu et au su des autorités.



Ces jours-ci, la pénurie de lait secoue tout le pays, malgré les assurances des ministres du Commerce et de l’Agriculture sur la disponibilité de ce produit si vital qui se fait très rare pour ne pas dire introuvable dans certaines régions du pays. Le ramadhan est aussi l’occasion pour certains commerçants véreux de s’enrichir au détriment des consommateurs qui, parfois, payent cher de leur poche mais aussi de leur santé.

Ces commerçants pour qui le sobriquet «opportunistes saisonniers» s’applique, se livrent à des pratiques frauduleuses peu scrupuleuses, favorisées par le manque de contrôle et surtout de sanctions que devront infliger les services concernés. S’il est vrai que les brigades de contrôle et de répression des fraudes agissent durant le seul mois de ramadhan pour s’éclipser le reste de l’année, il n’en demeure pas moins que les pratiques frauduleuses existent toujours au vu et au su de tout le monde.

Comme si la fraude et la lutte contre cette pratique ne se font que pendant le ramadhan. Une virée dans les marchés de la capitale renseigne sur l’ampleur de la tricherie, le défaut d’étiquetage et surtout le manque d’hygiène sans que les autorités s’en soucient. Au marché Clausel, «Cherbet», (citronnade) est étalée au grand jour.

Pourtant, cette boisson dangereuse qui ne répond à aucune norme d’hygiène, est proposée par des marchands arnaqueurs «impunis» dans des sachets en plastique. Si la flambée des prix des produits de large consommation durant le ramadhan est une vérité, voire même une tradition à laquelle s’adonnent les commerçants et s’habituent les consommateurs, l’absence ou la démission des services de contrôle et de répressions de fraudes fait défaut. Exceptées quelques interventions de «dissuasion » qui frôlent l’ostentation.

Le laxisme des agents et brigades chargés du contrôle des prix, mobilisés de manière patente durant le ramadhan, encourage davantage les commerçants qui n’ont pour souci que de se remplir les poches en foulant au pied la réglementation en vigueur. Aussi, la goinfrerie et le comportement déraisonné des consommateurs encouragent ces commerçants véreux qui, impunité aidant, instaurent leur diktat.

Evidemment, certains commerçants, obnubilés par l’appât du gain, feront coûter cher la chorba, surtout aux ménages à faible revenu. Evidemment, les commerçants qui ont souvent pignon sur rue durant ce mois, font fi de toute réglementation ou autre instruction émanant des autorités. Pour preuve, bon nombre de commerçants (restaurants, cafétérias, habillement) ferment durant tout le mois, sans pour autant se conformer au cahier des charges.

Rien que pour cette première décade, les services de contrôle du ministère du Commerce ont saisi des marchandises d’une valeur de 15 millions de DA ne répondant pas aux normes de qualité. Ainsi, selon la même source, plus de 100 tonnes de produits divers, non conformes ou impropres à la consommation, d’une valeur marchande de 6 millions de DA ont été ainsi saisis, alors que 8,83 millions de DA du total saisi porte sur des infractions commerciales.

Durant cette période, les services du contrôle économique et de la répression des fraudes du ministère ont effectué quelque 29 500 interventions ayant permis la constatation de 6 600 infractions et l’établissement de 6 300 procès- verbaux. En matière de contrôle de la qualité et de la répression de la fraude, les agents de contrôle relevant des 48 wilayas du pays ont relevé 2 700 infractions, établi 2 600 PV et fermé 157 commerces.

Yazid Madi