Le nombre de contrôleurs est dérisoire par rapport aux tâches qui leur sont imparties
La direction du commerce d’Alger a mobilisé 120 équipes pour le contrôle de qualité et des prix et répression de la fraude.
Comme l’exige l’habitude, le mois sacré en Algérie rime avec flambée des prix, évolution du marché informel, propagation de produits impropres à la consommation et inconscience de la plupart des consommateurs, pressés de remplir leurs couffins avec n’importe quoi à condition que ça soit à des prix bas.
Conscients du danger que représente tout cela pour la santé du citoyen et sa sécurité alimentaire, la Direction du commerce de la wilaya d’Alger a mobilisé, juste pour le mois de Ramadhan, 120 équipes composées de 240 agents de contrôle de la qualité et des prix et répression de la fraude.
Ce nombre reste tout de même dérisoire par rapport à celui des commerçants inscrits au niveau de la capitale et qui a largement atteint fin 2010 les 142 .870 commerçants pour une population de 2.989.710 habitants, selon les chiffres communiqués par le Centre national du registre du commerce (Cnrc). Ceci sans compter les commerces illicites qui se multiplient chaque année. Un phénomène suffisamment appréhendé par bon nombre d’Algérois mais qui continue d’empoisonner leur quotidien au vu et au su de tout le monde.
Pour revenir au dispositif de contrôle mis en place par la DCP d’Alger, l’objectif prétendu sera d’intensifier l’action de proximité, puisque ces équipes sillonneront les marchés et les commerces algérois mais tenteront également de contrecarrer le phénomène de la spéculation sous toutes ses formes et réprimer les activités commerciales illégales, apprend-on sous la plume de Mohamed Tahar Djaâti, chargé de la concurrence et des prix à la DCP d’Alger, dans un entretien accordé à l’APS.
Pour ce qui est de la flambée des prix de certains aliments comme les fruits et légumes, l’intervenant a tout de même rappelé que ces produits répondent à la loi de l’offre et la demande, ce qui laisse supposer que finalement, le phénomène ne pourra pas être définitivement éradiqué et que le marché national des fruits et légumes subira à jamais les pratiques malveillantes de certains spéculateurs.
Les agents chargés de s’assurer, durant ce mois de piété, de la qualité des produits étalés veilleront à signaler toute infraction aux normes d’hygiène, de fabrication et de conservation des produits périssables à l’exemple du lait, des viandes rouges et blanches et dérivés. Rappelons que du 20 au 31 juillet dernier, 57% des infractions enregistrées étaient directement liées à un problème d’insalubrité, selon le ministère du Commerce.
Les locaux de restauration, salons de thé et vendeurs de glace n’ont pas été épargnés par cette opération de contrôle puisque ces derniers sont généralement à l’origine d’intoxications alimentaires récurrentes en été.
Quant au fléau du commerce informel, l’interlocuteur incrimine directement le consommateur. «Les consommateurs ont un rôle à jouer en matière de contrôle de par leur sens de distinction entre les produits propres à la consommation et ceux périmés», présume Djaâti.
Il a aussi appelé à plus de campagnes de sensibilisation orientées vers le consommateur qui devra s’approvisionner chez des commerçants respectueux des normes et cet acte contribuera à lutter contre le commerce informel.
Durant le Ramadhan, des commerçants vont même jusqu’à se reconvertir vers d’autres commerces plus juteux, sans autorisation des services concernés, telle la vente de citronnade ou gâteaux. «Je préfère vendre du « Qelb ellouz » et de la « Cherbet » au lieu d’attendre des sous d’une communication», nous a justifié Kamel sa décision d’aménager son petit local dans le centre-ville de Blida et qui servait auparavant de taxiphone. L’activité initiale toujours praticable, Kamel s’est vu obligé de trouver un autre moyen d’augmenter ses bénéfices en ce mois. Kamel et ses semblables, suite à ce genre d’action illégale, devront, selon Djaâti, demander une autorisation pour exercer une autre activité commerciale sous peine de fermeture définitive des locaux et l’engagement de poursuites judiciaires