Contrôle des produits pharmaceutiques L’Institut Pasteur écarté

Contrôle des produits pharmaceutiques L’Institut Pasteur écarté

Le laboratoire national du contrôle des produits pharmaceutiques (LNCPP) vient de se faire attribuer la mission exclusive de contrôle de tous les produits, princeps et génériques, y compris les vaccins, avant et après leur mise en vente sur le marché.

Créé en 1995, le LNCPP a eu à contrôler, pour la première fois un vaccin à l’avènement de la grippe A/H1N1, en 2009. Le ministère de la Santé a décidé d’importer alors quelque 20 millions de doses antivirales contre cette pathologie.

Le recours au LNCPP pour cette mission serait dicté par la nécessité de seconder, dans le contrôle de ce vaccin, l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA), qui avait lui-même importé le vaccin contre la grippe porcine (Arpanrix).

C’est l’explication donnée hier par M. Bouslimane Mohamed Mansouri, directeur général du LNCPP, lors d’une conférence consacrée aux missions de son établissement. «On ne peut pas être en même temps acheteur et contrôleur d’un produit (…)», avait-il argué avant d’annoncer la création des services spécialisés du LNCPP pour le contrôle de touts types de vaccin à l’avenir.

Fin de mission pour l’institut de référence, IPA ? «Non !» répond M. Mansouri, indiquant que l’IPA poursuivra sa mission de contrôle le plus normalement du monde. Cependant, il considère que le LNCPP est désormais comme «le seul garant de la qualité, de la sécurité et de l’efficacité» des produits pharmaceutiques, vantant au passage l’expérience algérienne dans ce domaine.

A la question de savoir si le LNCPP aurait reçu, pour contrôle, des lots de médicaments parmi ceux annoncés récemment par le ministre de tutelle pour parer à leur rupture au niveau des hôpitaux, M. Mansouri s’est contenté de dire que «(son) établissement reçoit, en permanence, énormément de médicaments de la PCH», tout en faisant remarquer qu’il n’est pas censé savoir si la PCH venait de les importer ou qu’elle les a en stock. «Ce n’est pas de mes prérogatives de savoir si la PCH a formulé une commande quelconque pour l’achat de produits.

Nous, avons une mission de santé dans le contrôle des produits. Mais lorsqu’il y a urgence, nous essayons de libérer le médicament le plus tôt possible», a-t-il vaguement commenté.

Le premier responsable du LNCPP a par ailleurs mis en avant le développement de la biotechnologie dans le contrôle du médicament qui, dit-il, représente «l’une des priorités du laboratoire pour l’année 2011».

Il a fait savoir, à ce titre, qu’une enveloppe budgétaire a été dégagée pour l’élevage des animaux destinés aux tests laboratoires, conformes aux normes scientifiques internationales.

Pour justifier la rigueur du contrôle imposé par le LNCPP depuis sa création, M. Mansouri a par ailleurs indiqué que sur une moyenne de 20 000 lots de médicaments contrôlés par an, le taux des produits déclarés en non-conformité a été ramené de 6 % en 1995 à seulement 0,1 % en 2009.

F. A.