Des forces mandatées par le Congrès général national (CGN, Parlement) progressaient vers l’est libyen pour libérer des terminaux pétroliers bloqués depuis des mois par des rebelles autonomistes, a rapporté hier l’AFP en citant des sources concordantes.
Le président du CGN, Nouri Abou Sahmein, qui est aussi chef des forces armées libyennes, avait décidé lundi de «la formation d’une force armée pour libérer et lever le blocage sur les ports pétroliers».
Selon cette décision, les forces en question devaient être composées d’unités de l’armée libyenne et des ex-rebelles qui sont officieusement sous l’autorité du ministère de la Défense.
Le Bouclier de Libye centre, une milice d’ex-rebelles essentiellement de la ville de Misrata (ouest), a été la première force à progresser vers la ville de Syrte, plus à l’est, où elle a pris position mardi soir.
Des rebelles de la Cyrénaïque, région orientale, qui bloquaient depuis juillet les ports pétroliers et qui étaient positionnés à Syrte ont dû se retirer de la ville, selon une source au sein de la «Force de défense de la Cyrénaïque», bras armé des rebelles.
Le président du conseil local de Syrte, Abdelfattah al-Siwi, a indiqué qu’un «bref affrontement» a eu lieu entre «les forces appartenant à l’état-major» et les rebelles de l’Est avant que ces derniers ne se retirent.
«Nos forces se sont retirées vers Wadi Lahmar», à 90 km à l’est de Syrte, frontière historique de la Fédération de la Cyrénaïque, selon la Constitution de 1951, a indiqué la source rebelle sous couvert de l’anonymat. Cette source a accusé une milice tribale de la ville de Misrata de les avoir attaqués.
«Ce n’est pas l’armée régulière», a-t-il dit, mettant en garde contre «une guerre civile». Des hommes armés, qui faisaient partie des gardes des installations pétrolières libyennes, se sont rebellés contre les autorités de transition et bloquent les terminaux depuis juillet pour réclamer l’autonomie de la région orientale de la Libye.
Ces autonomistes avaient déjà annoncé en août la formation d’un gouvernement local et la création d’une banque et d’une compagnie de pétrole fédérales.
Le week-end dernier, ils ont défié encore une fois les autorités en chargeant du pétrole sur un pétrolier battant pavillon nord-coréen. Arraisonné dans un premier temps par les autorités, le navire a pu s’échapper lundi à son escorte.
L’ex-Premier ministre en fuite
Par ailleurs, l’avion privé transportant Ali Zeidan, le Premier ministre libyen en fuite, a fait escale à Malte pour quelques heures, mardi soir, a révélé à la presse le Premier ministre maltais Joseph Muscat. Selon M. Muscat, «l’avion s’est arrêté à Malte pendant deux heures, le temps de se ravitailler avant de repartir vers un autre pays européen».
Le Premier ministre maltais n’a pas précisé la destination de l’avion privé de l’ancien Premier ministre libyen destitué.
Ali Zeidan a été démis mardi de ses fonctions par le Parlement de Libye, à l’issue d’un long bras de fer entre l’exécutif et le législatif qui a quasiment paralysé le pays en proie au chaos et à des velléités séparatistes. Dans la soirée de mardi, le procureur général libyen avait émis une interdiction de voyage à l’encontre de M. Zeidan.
A. M.
