«L’équipement des camions et des bus de chronotachygraphe est devenu une obligation vu le nombre effarant des accidents de la route», a soutenu le ministre des Transports.
Les poids lourds seront mis sous la loupe. Les camions et les bus de transport en commun seront équipés prochainement d’un chronotachygraphe.
Le ministre des Transports a souligné l’urgence d’une telle mesure pour mettre un terme aux accidents de la circulation. En réponse hier aux préoccupations des membres du Conseil de la Nation, lors d’une séance consacrée à l’examen du projet de loi sur la circulation routière, Boudjema Talai a affirmé qu’il est temps d’équiper les poids lourds de cet appareil.
«L’équipement des camions et des bus de chronotachygraphe est devenu une obligation vu le nombre effarant des accidents», a-t-il soutenu en précisant que même les nouveaux engins doivent être équipés de cet appareil. Talai va soulever cette question prochainement en réunion du gouvernement. «Je vais relancer prochainement au gouvernement le décret exécutif pour l’acquisition de ces appareils», a-t-il affirmé en estimant que cette boîte noire permet de contrôler la vitesse et le temps de conduite.
Le chronotachygraphe, faut-il le signaler, est un appareil électronique enregistreur de vitesse, de temps de conduite et d’activités (conduite, travail, disponibilité et repos) installé dans un véhicule de transport routier. Par une lecture facile, cet appareil permet aux conducteurs et aux exploitants de connaître la vitesse suivie, les temps d’arrêt (coupures réglementaires), les temps de conduite ainsi que tous les temps de travail ou de disponibilité, dont le total donnera le temps de service. Il permet de veiller au respect des temps de pause, de repos quotidiens et hebdomadaires prescrits par les textes législatifs ainsi qu’au respect des temps de conduite maximaux.
C’est pourquoi le ministre des Transports veut l’introduire le plus vite possible. L’hôte des sénateurs a rappelé que cette disposition figurait dans le projet 2001. Talai dit avoir relancé cette idée lors de son arrivée à la tête du secteur, mais le gouvernement a estimé que le citoyen n’était pas encore prêt pour ce genre d’appareil. En rappelant le nombre des accidents causés par les poids lourds et les transports en commun pour non-respect du Code de la route, le ministre voit en cet appareil une des solutions qui peuvent réduire ce désastre. «Le terrorisme routier tue plus de 4000 personnes chaque année et engendre des pertes d’une valeur de 120 milliards de dinars au Trésor public», a-t-il tenu à rappeler devant les sénateurs tout en assurant que l’objectif de ce nouveau projet est de renforcer davantage les dispositions et d’introduire des mesures coercitives contre les infractions au Code de la route.
Le ministre a également annoncé la révision du décret régissant la fonction des moniteurs et des auto-écoles. Le ministre des Travaux publics et des Transports s’est engagé à prendre en considération toutes les préoccupations soulevées par les sénateurs dans les textes d’applications. Lors des interventions, les sénateurs ont soulevé plusieurs questions, entre autres l’état des routes, le manque de formation et le laisser-aller dans l’application des infractions et les parkings sauvages. Le sénateur FLN, Abdelouahab Benzaïm, a affirmé que 75% des infractions ne sont pas couvertes, et ce, en raison du manque d’informations sur le concerné au niveau de la justice. Ce sénateur a même relevé que ce projet de loi ne clarifie pas suffisamment les dispositions concernant les motocycles. De son côté Abdelkader Bensalem a mis l’accent sur la sensibilisation des gens sur les dangers de la route. «Il ne faut pas se contenter du renforcement des infractions, mais il faut mener toute une campagne de sensibilisations auprès des automobilistes et des familles», a-t-il affirmé tout en appelant à une application effective de ce nouveau code.