En ce début de la période estivale où les fêtes et les réjouissances collectives battent déjà leur plein, la consommation des produits alimentaires se trouve au centre des préoccupations des citoyens.
Cette période de l’année est malheureusement propice aux intoxications en raison de l’écoulement sur le marché de produits douteux, par des commerçants mus par les seules logiques du mercantilisme et du gain facile.
Cependant, la défense du citoyen consommateur est handicapée par des textes obsolètes qui nécessitent d’être actualisés et surtout d’être «durcis», pour sévir contre cette catégorie de commerçants qui ne font pas honneur à la corporation.
«La défense du droit du consommateur nécessite des textes juridiques qui permettent aux agents de contrôle de la qualité de mieux mener leur action sur le terrain», indiquent des sources de la direction de contrôle de la qualité et des prix de la wilaya d’Oran.
Les professionnels de cette action préventive ô combien utile à la santé publique, estiment en effet qu’il est nécessaire aujourd’hui de doter les agents de contrôle d’un nouvel arsenal juridique à même de leur permettre de bien vérifier la bonne qualité des produits, aussi bien en aval qu’en amont.
«Certains produits échappent à notre contrôle pour la simple raison qu’ils sont écoulés dans des marchés hebdomadaires ou au niveau de certains commerces qui agissent en pleine illégalité.
De plus, notre action est parfois entravée quand il s’agit de vérifier des marchandises déchargées au port», indiquent-ils.
En effet, les marchés de la rue des Aurès et de M’dina J’dida sont devenus des fourre-tout où tout se vend à des prix défiant toute concurrence. «Nous procédons à des saisies mais notre action est limitée car il faudrait une armée de contrôleurs pour parvenir à couvrir tous les espaces commerçants de la ville.
Il faudrait dans ce cas renforcer le potentiel humain et le doter de moyens à même de lui permettre d’agir avec efficacité», affirment des agents de la DCP.
Pour eux, l’action qu’ils mènent sur le terrain est limitée par un grand nombre de paramètres. «Imaginez un produit qui peut présenter toutes les garanties de qualité pour être commercialisé et être impropre à la consommation. Il ne suffit pas d’une date de péremption bien visible sur l’emballage, pour affirmer que le produit est consommable.
Des paramètres comme la composition, le stockage et même les conditions de vente rentrent en jeu et peuvent altérer sa qualité et le rendre impropre à la consommation», feront remarquer nos
interlocuteurs qui se disent impuissants devant la profusion de produits, made in, arrivés à péremption et qui inondent les marchés de la capitale de l’Ouest.
Un autre contrôleur fera remarquer quant à lui, que la conformité des produits est sujette à débat. «Il faudrait une batterie de nouveaux textes juridiques pour encadrer notre action sur le terrain. Un fabriquant de yaourt écoule ses produits sur le marché local.
L’emballage présente une anomalie de taille. L’adresse qui y figure est introuvable. Imaginez un siège d’entreprise situé dans une rue sans nom.
C’est ce qui figure sur l’emballage des produits laitiers qu’il propose aux détaillants, qui eux doivent prendre la précaution de les refuser car ils portent une part de responsabilité en cas d’intoxication alimentaire due à l’ingestion de ces produits», fera remarquer notre interlocuteur.
Pour l’association de défense des droits des consommateurs, l’arnaque est maîtresse des lieux. La tricherie est devenue un sport local pratiqué à toutes les étapes de la commercialisation des produits. «Trafiquer une date de péremption sur un emballage est très
facile aujourd’hui, grâce aux progrès en matière de sérigraphie. Il suffit de quelques manipulations pour changer une date. Un commerçant sans scrupule serait tenté par cette facilité.
Et c’est pourquoi, nous appelons les législateurs à voter de nouvelles lois qui permettent de mieux protéger le consommateur et surtout de défendre ses droits en matière d’hygiène et de qualité», affirme un membre de cette association. Et en attendant, les produits made in périmés envahissent les marchés de la ville d’Oran.
R.L