Contribution : L’apport du commerce électronique à l’économie locale et à la formation

Contribution : L’apport du commerce électronique à l’économie locale et à la formation

Par Nouha Benkouider(*)

On aborde régulièrement l’e-commerce en Algérie, de la législation à développer pour protéger les consommateurs et les contraintes locales liées à cette activité. Mais quel est l’impact de ces acteurs du commerce électronique sur l’économie locale ? Et quelles formations dispensent-elles à notre jeunesse ?

«Outre l’activité en elle-même qui génère des revenus et qui contribue au PIB, le commerce électronique permet la création d’un système dynamique de valeur, nous avons, par exemple, vu des employés Jumia recrutés en tant que livreurs, créer leur propre société de livraison, pour devenir ensuite nos prestataires, ou encore des artisans qui voient leur entreprise se développer sur Jumia.dz», affirme Sophienne Baudry, fondateur du groupe Jumia en Algérie. «L’e-commerce est une opportunité pour les PME/PMI de multiplier leur potentiel en bénéficiant d’une visibilité sur le territoire national. Elles ont désormais une vitrine virtuelle qui leur permet de commercialiser leurs marchandises, avec une mise à disposition de toute une stratégie marketing, ainsi qu’un large réseau de distribution, et ce, en moyennant un investissement minimum, et en augmentant les ventes des magasins physiques», ajoute-t-il.

Une étude réalisée par Ipsos a, en effet, démontré que 60% des consommateurs prospectent en ligne avant d’acheter en magasin, contre 27% qui prospectent en magasins avant d’acheter en ligne, et 3.5% des consommateurs ne font pas de distinction entre l’achat en ligne et traditionnel ne préférant ainsi aucun des deux à l’autre.

Un rapport de Dell et de l’Institut pour le futur nommé «Human/Machine Partnerships» indique que 85% des emplois de 2030 n’existent pas aujourd’hui. En Algérie, la naissance de nouveaux métiers tels : le community manager, data scientist, spécialiste de la cybersécurité et des conseillers spécialisés en réputation électronique confirme cette estimation faite pour les pays développés et émergents en 2017.

Jumia recrute et forme les experts de demain 

Le pionnier du commerce électronique Jumia affirme développer deux types de compétences pour ses employés : techniques et commerciales. Tout comme il met en avant la création de sociétés avec de nouvelles spécialités qui découlent du développement du secteur de l’e-commerce, augmentant ainsi le nombre de PME/PMI qui contribuent à l’économie du pays.

«Nous recrutons de jeunes diplômés de différentes spécialités: recherche opérationnelle, informatique, marketing, logistique….», affirme Sophienne Baudry. «La plupart d’entre eux peinent à trouver un emploi car ils ne disposent pas encore d’expérience. Nous leur offrons la possibilité de rejoindre une société jeune, évolutive, et qui forme ses employés.»

«Jumia assure des formations en digital marketing, en SEO, et d’autres outils informatiques de gestion, de suivi, et d’analyse de performance. Ces formations sont faites en interne et de façon continue afin de permettre à nos employés d’enrichir leurs connaissances et de s’adapter au rythme d’évolution de l’e-commerce. Nous avons également créé des postes comme Onsite Merchandiser et Data Minder qui n’existaient pas en Algérie», a-t-il ajouté

En conclusion, l’e-commerce induit la création d’entreprises locales qui contribuent au PIB et ce, en développant de nouvelles compétences qui donnent une lueur d’espoir aux jeunes qui peuvent désormais conjuguer passion et profession. Il permet également de mettre en avant le savoir artisanal traditionnel et d’augmenter le potentiel commercial des entreprises qui bénéficient désormais d’une plus grande visibilité grâce à internet.

N. B.

(*) Directrice des relations publiques Jumia Algérie Groupe.