Contrefaçon : qui mettra fin au crime ?

Contrefaçon : qui mettra fin au crime ?

Pièces détachées, cigarettes et cosmétiques “taïwan” inondent le marché

Fléau

La contrefaçon en Algérie continue de prendre de l’ampleur en dépit d’une série de mesures institutionnelles arrêtées ces dernières années pour freiner sa progression.

Premier constat de nos investigations : le phénomène n’est pas cerné de manière précise par les pouvoirs publics.

En effet, si les saisies douanières rendent compte de l’étendue du fléau, elles ne représentent qu’une goutte d’eau dans un océan d’articles contrefaits commercialisés sur le marché parallèle et même dans nombre de boutiques exerçant l’activité avec registre du commerce. Telle est la triste réalité.

À la source de ce cancer, l’état d’organisation du secteur du commerce.

Il convient de reconnaître que nos frontières restent des “passoires”, faute d’une coordination intersectorielle efficace et surtout d’une grande volonté politique de protéger l’économie nationale.

Formation insuffisante des douaniers, très lente légalisation des marchés parallèles, défaillance de la justice, mentalité de rente ou de prédation, pratiques du bakchich, autant de facteurs qui encouragent le commerce illicite du faux et qui pénalisent aujourd’hui l’appareil de production locale.

Bien que la contrefaçon constitue une menace sur la sécurité et la santé des consommateurs, une force de destruction de l’emploi et des richesses, toutes ces failles dans le dispositif de lutte contre la contrefaçon ne permettent pas de sanctionner finalement de tels délits.

À cette allure, la liste des victimes risque de s’allonger au regard des quantités de pièces détachées, d’appareils électriques, de chauffage, de chauffe-bains notamment contrefaits commercialisés sur le marché. La mollesse de la main de l’État pourrait dans ce cas s’assimiler à non-assistance à population en danger.

Tant les consommateurs sont, en un mot, jetés en pâture, à des réseaux qui font la pluie et le beau temps sur nos marchés. Pendant que nos institutions continuent à se rejeter la balle.

Il est temps donc d’éradiquer cette criminalité économique particulière aux effets ravageurs, si on veut un développement durable et une stabilité sociale dans le pays.

K. R.