Contrefaçon : L’Indonésie connexion

Contrefaçon : L’Indonésie connexion

Une fois de plus les statistiques de la direction générale des douanes (DGD) nous donnent la pleine mesure de l’ampleur du trafic des produits à nos frontières.

La contrefaçon fait encore des ravages malgré la vigilance de plus en plus accrue des éléments de la DGD qui sont, soit dit en passant, pas suffisamment outillés juridiquement et même en moyens pour lutter efficacement contre ce fléau.

Plus de 376.000 articles contrefaits ont été saisis par les services des Douanes de janvier à octobre 2013, contre plus de 781.000 articles sur toute l’année 2012, selon la direction générale des Douanes (DGD). Si l’on relève avec un peu de satisfaction que le phénomène est en baisse suivant ces chiffres relayés par l’APS, il faut bien noter que l’année 2013 n’est pas encore finie…

De gros poissons (empoisonnés) risquent en effet de tomber dans les filets des douaniers. Selon Mme Fadila Ghodbane, sous directrice chargée de la lutte contre la contrefaçon à la DGD, un total de 376.642 produits contrefaits ont été saisis durant les dix premiers mois de cette année. Une baisse sensible par rapport à l’année 2012 durant laquelle quelques 781.653 articles contrefaits avaient été saisis par ce corps constitué, en hausse de 11,53% par rapport à 2011 (700.841).

S’agissant de la nature des produits contrefaits saisies par les services des douanes depuis début 2013, les produits cosmétiques tiennent le haut de l’affiche avec 71,23% des saisies, suivis par les vêtements et chaussures (21,75%), les produits de quincaillerie (6,75%) et les produits électriques (2,27%).

Une baisse oui, mais…

Surprise en revanche en ce qui concerne le pays d’origine des produits contrefaits. Tout le monde pointait à juste titre la Chine qui s’impose comme la terre de départ de tous les produits du «toc». Et bien c’est l’Indonésie qui trône en tête des pays d’origine de produits contrefaits saisis aux frontières algériennes avec 48,56%. La Chine arrive juste après (26,45%), la Turquie (17%), l’Espagne (2,95%), l’Allemagne (2,23%), les Emirats Arabes Unies (1,59%) et la France (1,43%).

Cela dit, ces baisses évoquées par Mme Ghodbane ne l’empêchent pas de s’inquiéter. Elle en veut pour preuve que cette tendance baissière des saisies ces dernières années «ne signifie pas un recul de l’importation de ces produits non conformes en Algérie». Le problème reste donc entier pour son administration qui est pratiquement seule (ou esseulée) sur le front de la lutte. Mme Ghodbane pointe d’ailleurs le «manque de coopération» des propriétaires de marques avec le dispositif mis en place par les Douanes.

Les douanes esseulées

Pour faire face à ce fléau, la responsable à la DGD a évoqué des «partenariats signés avec «plusieurs sociétés détentrices de marques» tout en renforçant les dispositifs législatifs permettant d’élargir le champs d’intervention de ses services. Elle en appelle de ses vœux à une «coopération plus étroite» notamment avec le ministère du Commerce, la Sûreté et la Gendarmerie nationales.

Au plan législatif, Mme Ghodbane plaide en faveur d’«une loi unique», pour lutter efficacement contre la contrefaçon, qui devrait être élaborée compte tenu des «incohérences» des textes actuellement en vigueur, selon elle. «On veut un texte de loi unique qui définit clairement la contrefaçon, les acteurs chargés de la lutte contre le fléau, le champs d’intervention de chaque acteur et les sanctions qui vont être appliquées», a-t-elle recommandé.

Plus encore, Mme Ghodbane soutient qu’il faut associer «l’ensemble des institutions concernées pour réfléchir et débattre de cette problématique ensemble». A problème majeur, il faudrait en effet des solutions globales. A bon entendeur.