La dernière étude de Business alliance software (BSA) déplore que 95 % des produits informatiques sont touchés par la contrefaçon. Des logiciels piratés et sans protection contre les virus s’écoulent ainsi sur le marché.
C’est également le même taux déploré récemment par Microsoft Algérie qui a appelé à renforcer le contrôle et à protéger les droits des créateurs de logiciels destinés au marché. Selon un spécialiste algérien de l’informatique « les chiffres sont à nuancer mais la vente de logiciels non certifiés est en nette progression ». Selon cette association internationale d’études et de consulting en informatique, l’Algérie se situe parmi les premiers pays du monde où le marché de l’informatique, des accessoires et des logiciels sont minés par la contrefaçon.
Les multinationales de l’informatique à l’instar de Microsoft, Oracle et IBM tirent la sonnette d’alarme sur la vente sans contrôle de leurs produits piratés et inscrits sous de faux labels. La facture de ces préjudices se situe, selon BSA, en moyenne à 40 millions de dollars annuellement, mais ces pertes sont bien plus importantes et parfois difficilement quantifiables.
En effet, le commerce de l’informatique est victime, depuis des années, d’un piratage incessant de logiciels contenus dans des CD et cédés à des prix dérisoires ne dépassant pas les 2.000 DA. Tous les moyens sont bons pour l’enrichissement illicite face à une faiblesse des moyens de contrôle et les garanties de protection. Dans ce contexte, des réseaux écoulent des CD contrefaits sous de fausses marques sans aucune traçabilité. Il faut savoir que cette concurrence déloyale maintes fois signalée par les grandes firmes installées en Algérie se présente comme un danger aussi bien pour les utilisateurs que pour les consommateurs.
A noter que le réseau des revendeurs agréés par les multinationales reste insuffisamment couvert pour les besoins nationaux. Les préjudices pour les grandes entreprises sont énormes et peuvent se constater à travers les virus qui causent des dysfonctionnements des principales fonctions de l’administration (service de paiement, comptabilité, ressources humaines…). L’autre impact négatif se traduit par des pertes de marchés et une baisse des performances des entreprises dont la plupart dépendent de l’informatique dans leur gestion quotidienne.
Ces multinationales, pour protéger leurs parts de marché en Algérie, font désormais appel à un réseau de compétences locales qui subissent des formations et recyclages sur les dernières nouveautés technologiques. Mais en Algérie beaucoup reste à faire selon les spécialistes contactés.
Le mieux est de sécuriser les infrastructures informatiques en implantant des détecteurs capables de dénicher les faux logiciels. A ce niveau, une véritable bataille sur le plan juridique est annoncée avec toutes les mesures de protection des utilisateurs parmi les entreprises et les particuliers qui doivent être mis en branle par les pouvoirs publics. La lutte contre le fléau des imitations frauduleuses s’annonce désormais plus dure à tous les niveaux de l’activité économique.
Faycal Abdelghani