Alors que tout le monde croyait aux révélations de Amar Saâdani, patron du FLN, qui affirmait récemment que la fameuse révision aura bien lieu au mois d’avril prochain, voilà que l’autre Amar Ghoil du Taj annonçait lui aussi que c’est dans quelques jours que la copie de la révision sera envoyée aux partis politiques, aux organisations de la socièté civile et aux personnalités qui ont participé aux consultations de juin dernier.
Selon ses propos, il s’agirait de la dernière étape avant le passage de la Loi fondamentale soit au Parlement pour adoption, soit par voie référendaire. Selon le partisan de Bouteflika, cette copie est la dernière mouture de la Présidence, et qui doit comporter une synthèse des propositions des partis qui ont rencontré Ouyahia, le chef du cabinet de la Présidence.
Bien que Ghoul n’ait pas donné plus de précisions et de détails sur cette imminence de relance du débat sur la révision, il semble, aux dires des milieux politiques que Bouteflika aurait voulu reprendre l’initiative politique depuis que l’opposition avec son bloc de la Coordination nationale des libertés et pour la transition démocratique et le bloc mené par le malheureux candidat des présidentielles, Ali Benflis, avaient grignoté quelques points auprès de l’opinion publique, mais aussi dans les cercles universitaires et intellectuels. De plus, le projet du FFS sur l’organisation d’une conférence nationale sur le consensus n’a pas donné les résultats escomptés.
Tous les observateurs pensent que cette initiative du vieux parti de l’opposition est vouée à l’échec depuis que des partis politiques ont signifié un niet catégorique et leur refus de participer, alors que ce chantier était considéré comme une bouée de sauvetage pour le pouvoir depuis qu’une rupture politique est opérée sur la scène nationale suite aux polémiques nées des élections présidentielles d’avril dernier. Cela signifie également que la volonté du pouvoir de relancer la révision du texte fondamental est déjà une réponse à la démarche du FFS, c’est-à-dire un non déguisé à la participation à la conférence prévue les 23 et 24 février prochains.
Déjà, certains analystes pensent que le dernier discours de Bensalah, secrétaire général du RND, un parti allié à Bouteflika, lors de la session du conseil national de son parti, était décodé comme un refus à l’initiative du FFS, refus de participer à cette conférence quel que soit le motif. Reste à savoir quelles seront les grandes lignes de cette révision que tout le monde attend et si elles pourraient bien faire adhérer tout le monde, aussi bien l’opposition avec ses deux blocs, et les partisans du projet du FFS.