Contrebande vers l’Europe : saisies massives de produits au port de Mostaganem

Contrebande vers l’Europe : saisies massives de produits au port de Mostaganem
douanes-algeriennes

Si les traversées maritimes entre l’Algérie et l’Europe attirent chaque été des milliers de touristes et de membres de la diaspora algérienne, elles représentent également un terrain fertile pour une autre catégorie de voyageurs : les trabendistes. Ces derniers profitent du trafic maritime pour transporter, de façon illégale, des marchandises destinées à la revente, notamment des cigarettes, devenues un produit de contrebande très lucratif.

En Algérie, un paquet de cigarettes Marlboro coûte à peine 2 euros, contre plus de 12 euros dans plusieurs pays européens comme la France ou l’Espagne. Cette différence vertigineuse alimente un trafic clandestin de grande ampleur. De nombreux voyageurs dissimulent des cartouches dans leurs valises, coffres de voiture, voire à l’intérieur des sièges ou des structures modifiées de leurs véhicules, espérant ainsi contourner les contrôles douaniers.

🟢À LIRE AUSSI : Instabilité des taux de change : l’euro et le dollar face au dinar en Banque et au marché noir

Les douanes algériennes sont toutefois de plus en plus vigilantes. Une nouvelle saisie, annoncée ce dimanche 22 juin par la Direction générale des Douanes, vient illustrer cette tendance inquiétante.

Mostaganem : 980 paquets de Marlboro saisis

Selon un communiqué officiel, les agents des douanes du port de Mostaganem ont intercepté un voyageur tentant d’embarquer vers Valence (Espagne) avec près de 1.000 paquets de cigarettes dissimulés dans son véhicule. La cargaison, destinée manifestement à la revente illégale en Europe, comprenait 980 paquets de Marlboro fabriqués en Algérie.

Les douaniers ont précisé que les cigarettes étaient « savamment dissimulées », ce qui montre un certain degré de sophistication dans les méthodes employées par ces trafiquants. Ce n’est pas un cas isolé. En mai dernier, plus de 1.600 paquets avaient été saisis au port de Ghazaouet, et en avril, une saisie record de plus de 3.000 paquets avait été enregistrée.

Ce phénomène de trabendo maritime est loin d’être nouveau, mais il semble s’intensifier avec l’arrivée de la haute saison estivale. Les douaniers, notamment dans les ports de Mostaganem, Oran, Alger et Ghazaouet, redoublent de vigilance face à cette activité illégale qui nuit à l’économie nationale et contrevient aux lois commerciales et douanières internationales.

Outre les cigarettes, d’autres marchandises – produits électroniques, vêtements, pièces détachées ou produits alimentaires – sont régulièrement saisies. Certaines de ces denrées font le trajet inverse : achetées en Europe à bas prix ou en solde, elles sont revendues en Algérie avec une marge confortable, notamment dans les marchés informels.

Vers un durcissement des contrôles ?

Face à l’ampleur du phénomène, des voix s’élèvent pour réclamer un renforcement des dispositifs de contrôle douanier, voire l’instauration de sanctions plus lourdes pour les récidivistes. Les services de douane ont également indiqué leur volonté d’accentuer la formation et la modernisation des équipements de détection, notamment les scanners pour véhicules.

🟢À LIRE AUSSI : L’Algérie se dote de son premier centre civil pour pilotes de drones

Dans le contexte actuel, la lutte contre la contrebande prend un caractère stratégique pour l’Algérie, soucieuse de préserver ses ressources fiscales, sécuriser ses frontières commerciales et protéger sa réputation auprès des partenaires européens.