Contrebande : Dispositif de sécurité renforcé aux frontières ouest

Contrebande : Dispositif de sécurité renforcé aux frontières ouest

En ce début d’année, la Gendarmerie nationale de Tlemcen a redoublé de vigilance en matière de lutte contre la contrebande en instaurant un important dispositif de barrages, patrouilles de contrôle (pédestres et motorisées) et embuscades tendues sur les routes et pistes de la wilaya, notamment au niveau de la bande frontalière. Selon le commandant du groupement territorial, colonel Refada Salah, 5 893,765 kilogrammes de kif traité, 890 comprimés (psychotropes) et 85.095 litres de carburant dont 53.300 litres de gasoil ont été saisis, du 1 au 20 janvier 2016, par les différentes brigades relevant du groupement de Gendarmerie nationale de la wilaya. Rappelons dans ce cadre, que près de 31 tonnes de kif traité (58 tonnes en 2014) et 2.981.052 litres de carburant (1.578.398 en 2014) ont été saisis durant l’année 2015.

Les actions de lutte contre la contrebande du ou vers le Maroc, menées sur le terrain, ont permis aussi la saisie de 25 quintaux de pommes, 45 quintaux d’orange, 12.860 kg de métaux non ferreux, 259 unités de vêtements, 6 120 œufs, 02 quintaux de tisane, 07 semi-remorques chargés de pièces de rechange. Notre source a ajouté que 15 personnes ont été arrêtées (dont une remise en liberté). Onze véhicules et 101 ânes ont été saisis. Le commandant du groupement a souligné que : «des dizaines de baudets sont interceptés et remis aux services des douanes car les principaux accès routiers deviennent de plus en plus difficiles à emprunter et l’étau se resserre sur les contrebandiers, notamment ceux activant dans la filière du carburant, qui agissent autrement en fonction de la nouvelle stratégie adoptée par les services de sécurité. Ainsi, de plus en plus de bêtes de somme sont utilisées par les trafiquants pour acheminer leurs marchandises à travers des pistes escarpées et terrains accidentés de la bande frontalière», a expliqué le colonel Refada Salah, qui a également précisé que: «la lutte contre le trafic de drogue et la contrebande est une affaire qui doit mobiliser toute la société. Car des quantités importantes de produits pharmaceutiques, chimiques, cheptel et autres produits alimentaires, sont destinées à la contrebande vers le Maroc, notamment ceux subventionnés par l’Etat et de large consommation. En contrepartie, les Marocains nous expédient des centaines de stupéfiants et des produits toxiques qui ruinent nos jeunes et les poussent tout droit vers la délinquance et la criminalité».

A noter que le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, lors de sa visite d’inspection et de travail, le mois de décembre dernier, dans la wilaya de Tlemcen, a insisté sur la nécessité de protéger l’économie nationale contre le phénomène de la contrebande qui gangrène la société et épuise les produits alimentaires subventionnés par l’Etat. Il a souligné, lors de sa rencontre au siège de l’APW, avec les autorités civiles, judiciaires et militaires, des représentants de la société civile et des élus locaux, que l’Algérie a pris une série de mesures et dispositifs juridiques et sécuritaires pour lutter contre le trafic de drogue et la contrebande, car affirme-t-il, des pertes de près de 3 milliards de dollars sont subies par notre pays chaque année à cause du phénomène de la contrebande. Bedoui n’a pas omis de saluer les grands efforts déployés par les différents corps de sécurité (ANP, gendarmerie, police et douanes), qui mènent une guerre permanente et sans relâche contre ce phénomène qui gangrène l’économie nationale, affirmant l’existence d’un lien entre la contrebande, le trafic de drogue et le financement du terrorisme dans le monde.