Contrebande à la frontière ouest 1,63 million de litres d’essence saisis en cinq mois au maroc

Contrebande à la frontière ouest  1,63 million de litres d’essence saisis en cinq mois au maroc

Vu le trafic immense de carburant algérien, sujet de spéculation sur les bandes frontalières est et ouest du pays, le wali de Tlemcen a réagi à la question la semaine passée.

Ainsi, dans une décision qui a provoqué la furie des citoyens, le wali a décidé, à travers un arrêté, de plafonner la vente de carburant pour les véhicules de tourisme à 500 DA et 2000 DA pour les camions, au lieu de 10 000 DA précédemment, et à alimenter les stations-services Naftal et privées une fois tous les trois jours seulement, particulièrement celles implantées sur la bande frontalière.

Ceci afin d’éviter cet immense trafic dans cette région frontalière, puisque de l’autre côté de la barrière, selon un responsable du gouvernorat d’Oujda, pas moins de 10 000 personnes vivent de la vente illicite de carburant algérien.

Ainsi, en une année, les différents services algériens de sécurité ont procédé à la saisie de 10 millions de litres d’essence et de mazout.

Alors que des chiffres officiels qui parviennent de l’autre côté des frontières précisent qu’une quantité de 1,63 million de litres d’essence de contrebande en provenance d’Algérie a été saisie, à fin mai 2013, contre 1,281 million de litres durant la même période de l’année écoulée, a affirmé lundi à Rabat le ministre marocain de l’Economie et des Finances.

Répondant à une question orale à la chambre des représentants, M. Baraka a aussi indiqué que 1120 véhicules utilisés pour le transport de l’essence de contrebande ont été également saisis durant cette période, contre 1263 véhicules au cours de la même période de l’année écoulée, déplorant les proportions alarmantes que prend actuellement la contrebande, notamment dans la région orientale, et qui concerne différents produits de consommation, en particulier l’essence, les médicaments, les produits agricoles et industriels.

Face à l’ampleur du phénomène, la direction des Douanes et Impôts indirects du Maroc multiplie les efforts, en coordination avec les services de sécurité, à travers des contrôles au niveau de la frontière et des interventions ciblées.

Compte tenu de tous ces chiffres officiels annoncés des deux côtés des frontières, il reste à supposer que la quantité qui passe entre les mailles du filet et qui peut être estimée à dix fois plus, représente des pertes énormes pour l’économie algérienne.

Ainsi, si les pouvoirs publics ne trouvent pas en urgence une solution concrète à ce fléau, l’été risque d’être chaud sur cette bande frontalière ouest.

Il reste à signaler, par ailleurs, que la contrebande des produits pétroliers algériens au Maroc s’est aggravée depuis l’augmentation des prix du carburant au Royaume, intervenue en juin 2012, et qui a porté le litre de gasoil à 8,15 dirhams contre 7,15 dirhams auparavant, alors que celui de l’essence est passé à 12,18 dirhams contre 10,18 dirhams.

Khaled Haddag