Contrat de SNC-Lavalin pour le projet gazier de Rourdhe Nouss, Arthur Porter avoue avoir reçu des pots-de-vin

Contrat de SNC-Lavalin pour le projet gazier de Rourdhe Nouss, Arthur Porter avoue avoir reçu des pots-de-vin

L’affaire SNC-Lavalin revient au-devant de la scène à la faveur d’un entretien accordé par l’ex-directeur du Centre universitaire de santé McGill au Canada à la chaîne CBC depuis sa prison au Panama où il est incarcéré depuis 16 mois.

Accusé d’avoir perçu un pot-de-vin de 22,5 millions de dollars, Arthur Porter a précisé qu’il avait effectivement encaissé de l’argent mais pas pour le marché du Centre universitaire de santé. Il s’agit plutôt, selon lui, de contrats signés avec SNC-Lavalin. L’argent en question a été versé dans le compte de sa société Sierra Asset Management. Ladite signature, affirme encore Porter a été antidatée pour survenir avant l’attribution du contrat de SNC-Lavalin pour le projet gazier de Rourdhe Nouss en Algérie en 2009.

Le prisonnier de La Joya a affirmé à la chaîne télévisée qu’il était en contact avec SNC-Lavalin dès 2005. Lequel groupe d’ingénierie l’aurait approché. Toujours selon M. Porter des discussions ont eu lieu avec l’ex-PDG du groupe sur beaucoup de sujets économiques mais surtout le projet gazier. Ce que la firme et son ex-premier responsable ont nié en bloc.

Arthur Porter, atteint selon lui d’un cancer qui ne lui laisse que 9 mois pour vivre, s’en allé vivre au Panam avec son épouse et ses quatre enfants. Et c’est dans ce pays qu’il a été arrêté avec sa femme. Cette dernière avait bénéficié d’une liberté provisoire après avoir versé une caution. Cependant, la justice canadienne s’est rendue compte que l’argent de la caution provenait d’un produit du crime. Dès lors, elle est retournée en prison en attendant son procès qui devrait se dérouler dans deux ans.

La firme SNC-Lavalin a été citée dans le scandale de Sonatrach. La justice canadienne et Suisse l’avaient mise dans le collimateur en diligentant des enquêtes. Lesquelles ont révélé que la société versait des pots-de-vin à des intermédiaires, algériens entre autres, pour l’obtention de contrats gaziers en Algérie.

En avril 2013 et devant l’ampleur du scandale et des sommes versées, la Banque mondiale a décidé d’exclure la firme canadienne des projets qu’elle finance pendant dix ans. L’Algérie lui emboîte le pas en la «blacklistant».

Faouzia Ababsa