« Il n’y a jamais eu de gré à gré avec Huawei. Il y a eu une continuité d’un service déjà établi », explique Houda Feraoun, soulignant que Huawei et ZTE se partagent 95% du marché algérien des équipements en infrastructures de télécommunications.
Au cours de l’émission l’Invité du Direct de la chaine III de la radio nationale, Mme Feraoun qui réfute l’existence d’un gré à gré avec l’opérateur chinois a justifié le contrat passé avec Huawei par « un état de fait décidé il y a un peu plus de cinq ans », basé sur le monopole de deux opérateurs chinois.
« Il n’y a jamais eu de gré à gré avec Huawei, il y a eu une continuité d’un service déjà établi », a-t-elle précisé soulignant que Huawei et ZTE se partagent 64% du marché mondial des équipements en infrastructures de télécommunications. En Algérie, « parce qu’un état de fait a été décidé depuis un peu plus de cinq années, Huawei et ZTE se partagent 95% du marché algérien », a fait savoir la ministre qui pointé « la manière avec laquelle a fonctionné Algérie Télécom » pendant cette période.
Quid du ‘’clés en main’’ ?
Selon Mme Feraoun, il y a actuellement 4,3 millions d’accès sur le territoire national dont plus de 2 millions raccordés. Sur ces 4,3 millions d’accès seuls « 8000 sont d’un autre opérateur, tout le reste le reste c’est Huawei et ZTE ». « Aujourd’hui, si on introduisit un autre opérateur ça voudrait dire que 4 millions d’accès doivent être changés. Ça n’a absolument aucun sens », a-t-elle soutenu.
Ainsi les réponses apportées par la ministre ne concernent que volet juridique de l’affaire. L’enquête du Huffington Post Algérie qui a révélé cette affaire mentionne aussi un volet commercial en rapport avec le recours à la formule du contrat « clés en main » qui a rendu le gré à gré plus cher de cinq fois. « Si le contrat AT–Huawei Algérie peine à justifier sa forme en gré à gré, il a, au sein même d’Algérie Télécom, encore plus de mal à expliquer le montant hors gabarit qu’il met en jeu : 90 millions de dollars pour les équipements et 27 milliards de dinars pour le déploiement », explique l’auteur de l’enquête.