Le taux des travaux est estimé à plus de 85%.
Plus d’une année après l’effondrement du tunnel de djebel El Ouahch qui a affecté son tube gauche, au niveau des parties qui n’étaient pas encore revêtues de bêton, sur une distance de près de 200 mètres, les choses ne sont pas au fixe.
Le projet du contournement prévu tarde à voir le jour malgré les efforts consentis par l’Etat et les instructions du ministère des Travaux publics, qui ne manquera pas d’écarter la société japonaise du projet après ce grave incident, mais pour d’autres raisons aussi dues au manquement de cette entreprise. Aujourd’hui, ce contournement est considéré comme un défi plus important même que l’autoroute Est-Ouest.
Sa réalisation a été confiée à l’outil national de réalisation. Pour le secrétaire général du ministère des Travaux publics (MTP), Ali Hami, la réalisation de ce projet s’avère encore plus importante. Sa concrétisation qui s’étend sur 13 km constitue pour ce responsable «un challenge à relever face aux entreprises étrangères, Cojaal pour ce cas d’espèce». Celui-là même qui avait inspecté le chantier en compagnie du wali confirme «la fin du mois d’octobre 2015 constitue, quoi qu’il en soit, le délai de rigueur pour la réception de ce contournement».
Le même responsable qui s’exprimait en marge de la visite d’inspection souligne également à la presse «les travaux de la mise en place des signalisations horizontale et verticale et de plantation des arbres d’ornement doivent être lancés immédiatement», en précisant que «le projet doit être réceptionné dans les délais arrêtés, c’est-à-dire le 31 octobre 2015», ce projet sera «remis aux autorités de la wilaya de Constantine, qui décideront de sa mise en exploitation aussitôt, après avoir levé toutes les contraintes éventuelles».
Mais le doute sur la réception du projet dans les délais n’est pas à écarter puisque le même responsable y a fait allusion quand il déclare en direction des entreprises chargées de sa réalisation «passé ce délai, le projet perdrait beaucoup de son intérêt».
Par ailleurs, les entreprises ciblées par le responsable soulignent que les retards enregistrés au courant des mois précédents sont dus à un problème qu’ils qualifient de crucial relatif «au paiement des situations de travaux qui, seules, permettent d’approvisionner de façon régulière le chantier en matériaux et un bon avancement des travaux». A ce sujet, le responsable propose «la tenue d’une réunion dont l’objectif est de coordonner les activités de chacun des intervenants sur le chantier, et pour faire comprendre aux uns et aux autres, notamment aux gérants des carrières livrant les agrégats, que ce contournement est une priorité nationale».
Néanmoins, une grande satisfaction a été exprimée par le secrétaire général des Travaux publics, notamment à l’égard du rythme accéléré des travaux concernant «les murs de soutènement, de pose des remblais en amont, d’aménagement des carrefours, de réalisation des dispositifs d’évacuation des eaux pluviales et de mise en place de tous les réseaux souterrains électricité, téléphone, eau potable».
Le taux des travaux est estimé à plus de 85%. Le contournement des deux voies procure aussi un échangeur de deux ouvrages d’art et de 42 ouvrages hydrauliques. Pour rappel l’effondrement du tunnel date de presque deux ans. Un drame a été évité de justesse, notant qu’au moment de l’incident aucun véhicule n’était sur les lieux.
Une expertise avait été développée avant même cet éboulement dû a priori à un glissement de terrain mais elle ne sera pas prise en considération. D’ailleurs, le ministre des Travaux publics de l’époque Farouk Chiali, en visite sur les lieux, avait affirmé que le glissement de terrain survenu sur une partie du tunnel de djebel Ouahch, en chantier dans le cadre du projet de l’autoroute Est-Ouest, était «tout à fait naturel» et «pourrait arriver dans tous les tunnels du monde».
Du fait donc que l’incident pouvait se produire pour quelle raison n’a-t-on pris des précautions? Pour quelle raison le rapport de l’expertise avait été ignoré? Des questions qui restent posées, l’urgence est d’abord la réalisation de ce contournement dans l’espoir que l’entreprise japonaise rende des comptes.