Abderahmane Belayat, coordinateur du bureau politique du FLN, qui devait gérer «une période de transition» est confronté à une large contestation menée par des membres du BP et les députés du parti. Les jours se suivent et se ressemblent au FLN. La crise qui le secoue depuis janvier dernier, date du départ de son secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, est loin d’être réglée.
Bien plus, la crise s’aggrave et gagne même le bureau politique, l’une des instances qui est restée en dehors de la bataille de position, enclenchée il y a plus de sept mois. Lors d’une réunion informelle de consultation, tenue samedi 20 juillet, au siège central du parti à Hydra, les membres du Bureau politique ont rappelé à l’ordre Abderahmane Belayat, en lui reprochant d’agir individuellement. La rencontre, tenue en l’absence de Belayat, mais en présence des quatre ministres, Amar Tou, Tayeb Louh, Rachid Harraoubia et Abdelaziz Ziari, et aussi de Leila Tayeb, Habiba Bahloul, Mohamed Allioui et Kassa Aissi.
Les huit membres ont signé un document comprenant sept points, sous forme de rappels adressés exclusivement au coordinateur du Bureau politique, Abderrahmane Belayat. Ce dernier est informé qu’en l’absence du secrétaire général du FLN «les décisions sont prises par la majorité au sein du Bureau politique, après la signature d’un procès-verbal». Toute décision annoncée en dehors de ce cadre «est non reconnue», selon ce document. Or, «le Bureau politique du FLN ne s’est pas réuni depuis six mois, alors qu’il est censé tenir une rencontre tous les deux mois», fait remarquer la direction du parti.
Pour les membres du bureau politique réunis hier, les décisions de Belayat n’engagent pas le parti. De ce fait, ils ne reconnaissent pas le nouveau président du groupe parlementaire, M’hamed Lebid, ni les nouveaux membres des instances de l’APN. Depuis cette désignation, le groupe parlementaire du FLN connaît une crise. Le communiqué du bureau politique incombe ce blocage à la décision unilatérale du coordinateur Abderrahmane Belayat.

Il est proposé une réunion du groupe parlementaire au siège du parti, avant l’ouverture de la session de l’automne du Parlement sous l’égide du Bureau politique pour débloquer la situation. Après le désaveu infligé par le Bureau politique du parti à Abderrahmane Belayat, concernant sa gestion catastrophique des activités du parti et en particulier l’opération de renouvellement des structures du FLN à l’APN, le groupe parlementaire a, dans un communiqué, signé par son président Tahar Khaoua, apporté son soutien total à la démarche initiée par le BP.
En outre, le groupe parlementaire se félicite des décisions prises conformément aux principes et au règlement intérieur du parti et prie les membres du BP d’accélérer la tenue d’une session extraordinaire du Comité central pour l’élection d’un secrétaire général du parti, en déterminant une date pour sa tenue. Droit dans ses bottes, le coordinateur du parti rejette toutes les accusations qui sont portées contre lui et affirme que les décisions prises sont immédiatement effectives et «que personne ne peut remettre en cause sa légitimité à prendre des décisions».
Dans l’objectif de dégeler la situation; le Bureau politique a proposé lors de cette rencontre de «revenir au groupe parlementaire du FLN». Ce dernier tiendra une réunion avant l’ouverture de la session d’automne du Parlement au niveau du siège du parti sans l’intervention du Bureau politique, afin «d’éviter les dépassements», en d’autres termes, la liste proposée par Belayat est tout simplement annulée par le Bureau politique. Affaire à suivre…
Mehdi Ait Mouloud