Contestant les foires et expositions non réglementées : Les commerçants de annaba baissent rideau

Contestant les foires et expositions non réglementées : Les commerçants de annaba baissent rideau
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Motivé par l’anarchie dans l’organisation des foires et expositions, le ras-le-bol des commerçants de la ville de Annaba semble atteindre sa limite.

Plus de 900 commerçants ont mis en veille leurs activités commerciales, hier, en baissant rideau, avons-nous constaté sur place. Une atmosphère lugubre a régné et règne au moment où nous mettons sous presse, de par la paralysie générale qui caractérise les lieux.

«Ni vente ni achat jusqu’à ce que les autorités locales prennent leurs responsabilités, vis-à-vis de ces foires qui s’organisent n’importe quand et n’importe comment», ont fait savoir les commerçants grévistes. Les contestataires dénoncent l’organisation périodique de la foire de la Tabaccop de Annaba. «Tous les 15 jours, un semblant de foire-exposition est organisé dans cet espace, que les gestionnaires louent à coups de millions à des vendeurs informels», nous ont rapporté des commerçants de la rue Gambetta. Selon les explications fournies par nos interlocuteurs, cette foire est organisée chaque mois, pénalisant ainsi leur commerce, surtout si l’on considère qu’aucun exposant étranger ne figure parmi les occupants des stands de la Tabaccop.

«Nous sommes des sujets imposables, nous payons régulièrement nos impôts et notre marchandise est facturée, pas comme ces vendeurs illicites qui écoulent des produits contrefaits et de moindre qualité», ont précisé unanimement nos interlocuteurs. Dans le sillage de leurs doléances, les commerçants ont soulevé plusieurs autres points, dont la publicité mensongère, «Il est dit dans les spots publicitaires que des représentants de France, d’Iran, d’Inde, de Pakistan entre autres pays étrangers présents, sauf que des vendeurs des wilayas de Médéa,

LG Algérie

El Eulma, Bejaïa et Annaba, viennent faire écouler leurs marchandises en nous pénalisant, nous, les vrais commerçants». Endurant du commerce informel qui règne en maître des lieux, les commerçants de toute la rue Gambetta, la rue Bouscarin, le marché au blé et toutes les artères commerçantes de Annaba, sont contraints de subir un processus d’exposition et foire, loin de toutes normes et réglementation. Par ailleurs, il est à noter que ces foires et expositions ont pris des dimensions géographiques biens caractérisées, d’où, échappant à tout contrôle, la caravane de ces vendeurs valse entre El Bouni, El Hadjar, Dréan, Besbès et Ben M’hidi, entre autres endroits de vente.

Une situation aux retombées désastreuses pour les commerçants de toute la wilaya de Annaba et sa voisine El Tarf. Selon les représentants des commerçants «d’après les textes de lois, deux expositions par an doivent être organisées, et les services de l’APC de Annaba, sont censés veiller à l’application des textes réglementant les foires et les salons d’expositions», nous-ont-ils expliqué, ajoutant que «l’anarchie dans la location des espaces publicitaires, collage de banderoles par les services de la mairie de Annaba, enseignent sur les dessous de ces foires, atteignant 20 foires par an, dont cinq rien que pour la Tabacoop.

Les contestataires ont observé un mouvement de contestations devant le siège de la wilaya de Annaba dans le but de faire parvenir leur seule et unique doléance, l’application des lois réglementant l’organisation des foires et expositions en l’occurrence. A défaut d’une prise en charge réelle de cette situation, les commerçants menacent de radicaliser leur action et recourir aux moyens forts «chacun trouve son compte dans cette aubaine, tant les couples gestionnaires de la Tabacoop, qui louent des stands aux espaces très réduits, à raison de 100 à 150.000 DA.

«Des sommes que les vendeurs informels paient sans modération, ils empochent des bénéfices net d’impôts», ont déploré nos interlocuteurs. Par ailleurs, il est à rappeler que les commerçants de la wilaya de Annaba ont manifesté moult fois leur mécontentement à l’égard de ces interminables foires. Aucune initiative n’a été engagée, tant par les pouvoirs publics, que par l’Union des commerçants de la wilaya de Annaba. Cette dernière, notons-le, est mise à l’index par les commerçants contestataires. «Les responsables de l’Union des commerçants de Annaba sont sur la même longueur d’ondes que les services de l’APC et l’APW», ont déclaré des commerçants.

«A vous de deviner le reste…, l’Union des commerçants ne nous représente pas, elle représente des intérêts que seuls les chargés de cette union connaissent», devaient-ils révéler. En attendant le dénouement de cette situation conflictuelle, les contestataires maintiennent leurs rideaux baissés et l’activité commerciale paralysée. Ainsi, Annaba est une ville fantôme grâce à l’absence des locataires de l’Hôtel de ville et de la wilaya. Cette action de grève indéterminée n’est pas spécifique à Annaba.

Car le problème se pose avec acuité dans la wilaya d’El Tarf, où une contestation similaire a été observée au mois de mai dernier où des commerçants de cette wilaya avaient bloqué la route nationale reliant les deux wilayas voisines pour les mêmes raisons. Au moment où nous mettons sous presse, on apprend que des manoeuvres pour joindre les efforts des professionnels du commerce sont en cours de mise en place à l’effet de porter le problème de cette «interminable foire», devant les responsables en charge de cette organisation à l’échelle centrale.