Le ministre d’Etat, directeur de cabinet de la Présidence de la République, chargé de conduire les consultations autour du projet de révision constitutionnelle, a reçu aujourd’hui les représentants des syndicats de journalistes, deux chefs de partis et le Sg de l’UNPA.
Dans une déclaration à la presse à l’issue de sa rencontre avec Ahmed Ouyahia, la représentante de la Fédération nationale des journalistes algériens (FNJA), Mme Fawzia Ababsa, a mis l’accent, dans ses propositions, sur la liberté de création de syndicats dans les entreprises privée de presse, la protection du journaliste de toutes « sortes d’exploitation et de pressions » ainsi que sur la nécessité de lui « garantir l’accès aux sources de l’information, y compris judiciaire dans le respect de la présomption d’innocence ».
Le représentant de la FNJA a, en outre, réclamé la désignation d’un porte-parole de la Présidence et du gouvernement « pour plus de transparence dans la communication » et plaidé pour la suppression du ministère de la Communication dans la mesure, dit-elle, où des autorités de régulation aussi bien pour la presse écrite que l’audiovisuel, ainsi que le conseil d’éthique et de déontologie seront mis en place.
Par ailleurs, Mme Ababsa a indiqué avoir proposé sur le plan judicaire le renforcement des prérogatives de la Cour des comptes, de l’inspection générale des finances et les organes de contrôle de deniers publics et de lutte contre la corruption, tandis que sur le plan des libertés, elle a insisté sur le droit de rassemblement et de manifestation pacifique. Celui-ci, précise-t-elle, ne doit être soumis à aucune autorisation si ce n’est une déclaration à l’autorité compétente pour avoir un service d’ordre.
De son côté, le secrétaire général du Syndicat national des journalistes (SNJ), Kamel Amarni, a indiqué avoir formulé un certain nombre de propositions dont la création d’une structure indépendante pour « garantir la régularité des consultations, la refonte du conseil constitutionnel et l’instauration d’un régime semi-présidentiel ». « Nous avons retenu, pour la première fois depuis l’indépendance, que la liberté de la presse est intégrée dans un article de la constitution et nous en félicitons », a souligné M. Amarni qui plaide toutefois pour la suppression du paragraphe qui, selon lui, « conditionne l’exercice de cette liberté de la presse ».
Auparavant, M. Ouyahia avait reçu le président du parti AHD 54 Ali Fawzi Rebaïne qui a estimé que « la révision partielle de la Constitution dans son actuelle mouture, ne représente pas la véritable démarche à entreprendre pour opérer un changement dans le régime politique algérien ». Il a de ce fait appelé à l’élaboration d’une Constitution durable « qui ne change pas en fonction des humeurs et des calculs conjoncturels».
Ouyahia a reçu également le président du parti El Karama. Mohamed Benhamou a fait savoir qu’il a proposé de « penser à promouvoir l’Etat civil vers un Etat constitutionnel », préconisant de renforcer la question des libertés et des droits.
Le secrétaire général de l’UNPA, Mohamed Alioui, reçu lui aussi aujourd’hui en audience, a indiqué que les propositions de son organisation s’articulaient notamment sur la séparation des pouvoirs, l’indépendance de la justice avec la mise en œuvre des mécanismes de contrôle.
H.M/APS