Le ministre d’Etat et directeur de cabinet du président de la République a clôturé la troisième semaine des consultations en recevant ce que l’on peut qualifier de grosses cylindrées de la classe politique. A savoir le FLN, le PT et le RND. Et à un moindre degré le parti TAJ, dont la création remonte à peine à une année.
Les représentants de ces partis convergent tous vers la nécessité de la séparation des pouvoirs, l’indépendance effective de la justice, la consécration des libertés individuelles et collectives, mais aussi l’élargissement de l’interdiction du nomadisme politique, (même si le FLN l’enveloppe dans ce qu’il appelle le respect du mandat, le RND lui propose le droit de recours) et son élargissement aux élus locaux.
Par ailleurs, le système semi-présidentiel comme mode de gouvernance semble réunir la majorité des invités d’Ahmed Ouyahia, hormis le parti des travailleurs qui lui préfère le régime parlementaire. Un autre consensus se dégage de ces trois semaines de consultations. Il s’agit de la nécessité de nommer le Premier ministre à partir de la majorité issue des élections législatives. Avec cette nuance quand même que certains partis privilégient la substitution du Premier ministre par chef du gouvernement, en ce sens que ce dernier est soumis au contrôle des deux Chambres du Parlement et peut faire l’objet d’une destitution.
L’élargissement des prérogatives de l’Assemblée populaire nationale fait figure également de convergences chez la classe politique. En revanche, l’on constate des divergences entre le RND et le FLN sur le rôle de ce dernier pendant la guerre de libération. Si le parti de Bensalah estime qu’il faille rajouter dans le préambule le terme « historique » au Front de libération nationale parce qu’il juge que c’est un héritage commun à tout le peuple, qui s’est uni sous sa bannière pour engager la bataille de libération, ce n’est pas le cas de la formation dirigée par Saadani qui estime qu’il est nécessaire de faire référence à l’implication du parti non seulement pendant la révolution mais aussi pendant l’édification nationale.
Sur le plan socio-économique, les hôtes du directeur de cabinet du président de la République ont tous insisté sur la constitutionnalisation de la lutte contre la corruption et d’élargir le contrôle de la Cour des comptes aux partis politiques, notamment dans le volet de financement des campagnes électorales.
Aujourd’hui, le ministre d’Etat une autre semaine de consultations qui doivent s’achever le 8 juillet. Ce qui lui permettra de faire la synthèse des propositions pour les soumettre au président de la République.
Faouzia Ababsa