Les entretiens en cours entre le gouvernement et les différents acteurs de la société pour dessiner les contours des réformes envisagées devraient inclure les économistes et le patronat. Ces derniers estiment que l’aspect économique est un facteur clé dans tout changement dans le pays.
«La question de l’Algérie est économique», a déclaré, hier, l’économiste M. Serrai pour démontrer l’important rôle que joue le secteur économique dans la politique du développement national et, notamment, la mise en application des réformes en cours. Cet expert en économie s’exprimait dans le cadre d’une table ronde organisée par le forum du quotidien El Moudjahid autour de «l’apport des acteurs économiques dans le processus de réformes».
«Nous avons entièrement le droit d’avoir un regard sur ce qui se passe dans le pays», a ajouté le conférencier, qui a estimé que l’acteur économique dispose d’une totale responsabilité dans la mise en application des réformes en cours dans le pays. M. Serrai insiste sur l’importance du facteur économique dans la promotion de la vie sociale des citoyens et, par ricochet, dans l’absorption de toute protestation sociale. Intervenant à la même occasion, Lamiri Abdelhak, directeur de l’Insim et expert en management, a estimé que le patronat est censé jouer deux rôles primordiaux. Primo, la participation au dialogue et secundo, l’encouragement des entreprises pour promouvoir leur rentabilité. Le professeur Yaïci Farid, enseignant à l’université de Béjaïa, et détaché au ministère de la Prospective et de la Planification, affirme, pour sa part, que le principe de l’économie est l’encouragement des entreprises car ce sont elles le moteur de la croissance. Selon lui, l’Algérie n’a nullement intérêt à faire dans la discrimination entre entreprises privées et publiques ou entre une entreprises nationales et étrangères. «Toutefois, on peut faire un système d’incitation pour encourager tel ou tel type de produit», a-t-il précisé. Pour cet expert, les économistes doivent avoir leur mot à dire concernant les diverses mesures prises sur leur terrain.
Il citera, à titre d’exemple, la mesure «trop générale» et «pénalisante» prise à l’encontre des IDE et aussi la nécessité de se concerter, dans le souci d’améliorer les instruments de régulation. Ainsi les économistes sont-ils les seconds sur la liste à réclamer d’être consultés dans le cadre des réformes enclenchées par les hautes autorités du pays. En effet, depuis quelques jours seulement des acteurs du mouvement associatif ont réclamé leur droit d’être consultés au même titre que les personnalités politiques. Aussi bien les uns que les autres affirment avoir des choses à apporter dans ce cadre, compte tenu de leur expérience acquise dans leurs domaines respectifs. Il est à noter que les associations devront participer, les 14, 15 et 16 du mois en cours à des assises organisées par le Cnes.
M.A